Vittorio Battaglia : Le transport pèse près de 500 M€ sur 1,35 Md€, le chiffre d’affaires de FM Logistic. Nous avons enregistré une croissance à deux chiffres (17 %) entre 2018 et 2019. Entre autres facteurs, il faut y voir la part de la qualité de nos échanges d’informations avec nos clients, la réactivité. Je pense également que nous avons bien géré l’aspect « pénurie de moyens ». Nous enregistrons une montée en puissance de notre pénétration sur la clientèle existante. Nous avons en outre ouvert de nouveaux marchés en Inde, où nous avons démarré une activité avec Caterpillar, et au Vietnam ; nous avons développé significativement notre activité vers la Russie avec, notamment, des produits de luxe rassemblés un peu partout en Europe et distribués dans le pays. Le dernier kilomètre et la logistique urbaine constituent l’un de nos autres leviers de développement, avec Citylogin qui connaît un essor significatif en Italie, en Espagne, en France et même en Russie.
V. B. : C’est un axe qui devient fondamental. Nous travaillons directement sur les centres de distribution, avec des enseignes de renom. Citylogin est le fruit d’une combinaison entre une solution immobilière et une solution de distribution avec des moyens propres. Nous l’avons inaugurée en Italie avec Sephora. Citylogin mobilise environ 150 véhicules par jour, 200 en France… Ce concept de distribution est appelé à se développer, car la distribution urbaine sera de plus en plus liée à l’omnicanal.
V. B. : Nous campons sur différentes configurations en fonction des opportunités. Nous testons, nous souhaitons apprendre, avec de l’hybride, du 100 % électrique (nous en avons acquis 16 unités récemment en Espagne) et nous réfléchissons actuellement à un recours à l’hydrogène. Notre propos consiste à tester toutes les nouvelles technologies que peut nous apporter l’industrie automobile dans ce domaine.
V. B. : Nous exploitons une trentaine de sites qui pratiquent de la distribution en direct (15 à 20 % de notre activité). Notre propos consiste à renforcer notre business avec nos clients entrepôts avec l’objectif de leur apporter une gamme de services la plus complète possible, non seulement sur la distribution mais également sur le retail et le e-commerce.
V. B. : Nous nous appuyons sur un portefeuille de 1 500 sous-traitants, qui mobilise un total d’environ 5 000 véhicules chaque jour dans le monde, pour l’acheminement d’un produit, d’un colis ou d’une palette. La remontée d’informations et l’optimisation de nos flux sont les clés du succès sur la croissance de notre revenu avec les clients existants.
V. B. : Nous abordons l’aspect environnemental avec énormément d’attention en travaillant à trois niveaux : au quotidien, dans la relation avec nos fournisseurs [de moyens roulants, Ndlr], nous avons des échanges. Nous les sensibilisons à l’écoconduite, travaillons avec eux sur les meilleures pratiques et la réduction au maximum des kilomètres à vide. Il est clair qu’un parc de sous-traitants stable et pérenne est un gage de performance lorsque surviennent les pics de capacité ou, à l’inverse, lorsque se produisent des tensions en matière de capacités.
Deuxièmement, nous sommes conscients de la nécessité de travailler avec des moyens propres en distribution urbaine, ce que nous faisons avec Citylogin, avec l’idée toujours de tester de nouvelles énergies. Dernier point sur lequel nous travaillons en ce moment, placer tous nos interlocuteurs (organisateurs, transporteurs, industriels, détaillants) autour d’une table dans le but de mutualiser les expériences de chacun, les flux (pour tendre vers le pooling) et les opportunités d’optimisation. On évolue sur un marché extrêmement fragmenté, sur une activité cloisonnée. Il s’agit de réfléchir à l’utilisation de la meilleure capacité possible. Nous pouvons travailler sur la réduction des temps d’attente pour limiter au maximum les kilomètres à vide, organiser les alternatives les plus fluides, travailler également de façon intelligente sur les pics d’activité…
V. B. : Le sujet a été fortement débattu. Il convient d’être capable de trouver un équilibre intelligent entre les besoins en matière de développement durable et l’équilibre économique. En notre qualité d’organisateur, nous ne sommes pas directement impactés par ce projet. Mais comme nous travaillons avec 1 500 transporteurs, nous ne sommes pas indifférents à ce sujet. Je pense que la bonne démarche avec nos sous-traitants consiste à avoir la relation la plus solide et la plus stable dans le temps en leur apportant plus de services et d’activité, de la manière la plus linéaire possible.
V. B. : On observe avec la plus grande attention ce sujet. Il faut attendre qu’il ait force de loi. À ce moment-là, nous exprimerons nos revendications et rechercherons les solutions les plus adaptées. Même dans les efforts d’adaptation, nous devons être les plus proactifs possible en tentant d’apporter notre pierre à l’édifice dans le domaine du développement durable. Plus nous serons capables de travailler ensemble, plus nous serons efficaces.
V. B. : Nous sommes membres d’Alice, projet européen avec lequel nous travaillons sur des sujets de développement durable. Nous avons une démarche similaire dans les organisations auxquelles nous appartenons : pas d’attente mais plutôt une contribution pour travailler collectivement sur les sujets sensibles.
V. B. : Nous sommes satisfaits de notre développement ces trois dernières années. Nous considérons que c’est un point de départ dans un monde en pleine transformation, au sein duquel les consommateurs vont continuer de changer leurs modes d’achat, et où les industriels et la distribution vont modifier leurs relations. Dans ce contexte, notre ambition consiste à être prêts à répondre à tous les bouleversements porteurs d’innovation, de développement, de nouvelles imaginations. Nous devrons raisonner en tant qu’acteurs d’une entreprise responsable aussi bien en matière sociale qu’éco-environnementale.
CA : 1,35 Md€ (500 M€ dans le TRM, + 17 % à taux de change constant, dont 25 % en France)
1 500 partenaires transporteurs
500 véhicules (électriques, GNV) aux couleurs Citylogin en Europe
30 plateformes logistiques
Actionnariat : familles Faure et Machet et personnel (3 %)