Rachida Dati s’était fait excuser et représentée par Gilles Mentré pour Les Républicains. Gaspard Gantzer, l’ancien conseiller de François Hollande, s’est présenté mais, depuis lors, il a rallié le camp d’Agnès Buzyn, la remplaçante LREM de Benjamin Griveaux, auteur d’un forfait général depuis ses ennuis personnels et qui s’était fait représenter par Delphine Bürkli. Le dissident LREM Cédric Villani était également à l’affiche, alors que Jean-Louis Missika est venu porter la parole d’Anne Hidalgo, la maire sortante. Invité de dernière minute – son nom ne figurait pas, étonnamment, au programme de l’invitation – l’écologiste Sylvain Raifaud, représentant du candidat David Belliard. « Paris doit-il composer avec une mobilité inclusive ? Comment utiliser le patrimoine dans une mobilité décarbonée ? », a lancé, en introduction, Jean Mesqui, le président de l’URF.
Paris serait la capitale européenne où il est le plus difficile de circuler, selon Gilles Mentré, lequel estime qu’« il n’y a pas de schéma de mobilité à Paris ». Sa candidate réfléchirait à « donner leur place à toutes les mobilités ». En matière de livraisons, Rachida Dati prône « un passage vers des solutions alternatives mais en concertation avec les professionnels ». Agnès Buzyn reprendra-t-elle cette idée à son compte ? En tout cas, Delphine Bürkli a évoqué la mise en place de véhicules électriques et hybrides pour les livraisons dans la capitale. « Nous pensons au mix énergétique, pas à une seule énergie », a indiqué la maire du 9e arrondissement de Paris.
De son côté, Jean-Louis Missika a déclaré qu’il « manquait des instruments de contrôle dans les zones à faibles émissions (ZFE) ». Le bras droit d’Anne Hidalgo en est convaincu : « La question numéro un, c’est la réussite du Grand Paris Express. Il faut penser le réseau autoroutier francilien à l’appui d’une politique d’intermodalité. » Si les Parisiens lui renouvellent leur confiance pour une nouvelle mandature, Anne Hidalgo devrait mettre en place une éco-redevance, a précisé Jean-Louis Missika « au nom du principe pollueur-payeur ». Ce dernier – évoquant le nombre de VUL sur la voie publique un jour de Black Friday – n’a pas hésité à qualifier Uber et Amazon de « passagers clandestins de la route ». Jean-Louis Missika – qui se dit favorable à « la réservation de places de livraison » – a annoncé l’organisation d’états généraux de la logistique urbaine « si on est élus ».
Pour Delphine Bürkli, il est nécessaire d’avoir « une stratégie d’approvisionnement à l’échelle de la Région ». À propos de ce projet – les péages urbains – qui pourrait fleurir un peu partout en France une fois les élections municipales passées, l’élue parisienne a précisé qu’« il n’y a pas de sujet tabou ». Très discret sur le sujet de la logistique urbaine, Cédric Villani prône, quant à lui, le développement du rail et du fluvial. Quant à Sylvain Raifaud, pour les écologistes, il a annoncé la volonté de David Belliard, s’il est élu, de « réduire les moteurs thermiques, de limiter le transit dans Paris et de travailler sur des espaces de logistique pour les artisans et les commerçants ».
« Les colis ne votent pas, on l’a bien senti dans cette réunion. Je pense que nous allons devoir nous préoccuper du boom du e-commerce et de la congestion qui en découle, même si l’on bascule dans l’électrique. Si on ne se met pas autour d’une table pour y réfléchir, on ne trouvera pas de solutions. Alors, oui à des états généraux regroupant les politiques, les usagers et les professionnels pour faire émerger des solutions. Je pense que tout reste à faire. L’idée d’une écoredevance a été évoquée. Taxer aurait des conséquences sur le prix de livraison et des incidences sur les usagers car cela reviendra à faire payer encore plus cher les achats de centre-ville. Cela ne se paiera pas sur le volet transport mais sur la partie économique. »
* Groupement des activités de transport et de manutention de la Région Île-de-France.