"La volonté du plan de résilience économique et sociale est d’être efficace à très court terme", a assuré le Premier Ministre Jean Castex lors de la présentation du plan de résilience économique et sociale le 16 mars à Ségur, en Occitanie. Un plan qui mixe des mesures d’ordre général, mais aussi sectorielles, et pour lequel le gouvernement devrait mobiliser 25 milliards d’euros.
Des mesures pour les transporteurs routiers
Ainsi, pour les consommateurs mais aussi pour les entreprises particulièrement impactées par la flambée des prix des carburant, la remise de 15 centimes par litre est donc actée et va être étendue au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Pour les transporteurs, cela se traduira, selon Jean Castex, par "une économie de 1 500€ par camion sur quatre mois". Une mesure dont le coût est estimé par Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, à 2 milliards d’euros.
En parallèle, il est aussi question d’une accélération du rythme de remboursement de la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE), qui passera d’un rythme trimestriel à mensuel. Sur la question de l’application de pied de facture par les chargeurs, sur lequel les organisations professionnelles attirent l’attention depuis bientôt quatre mois, le ministre de l’Économie a assuré de la nécessité "d’une solidarité de filière. L’Etat veillera à ce que les donneurs d’ordres respectent les règles du contrat, notamment dans le secteur des transport".
Enfin, toujours pour le secteur du transport routier, Jean Castex a assuré que "le ministre délégué en charge des Transports mènera dans les prochains jours des discussions avec les professionnels du transport pour étudier des compléments d’aide pour les pertes des dernières semaines". En revanche, le gouvernement a botté en touche sur l’absence d’intégration des transporteurs aérien, maritime et ferroviaire, très consommatrices, elles aussi, en énergie, au plan de résilience.
… qui ne suffisent pas
Quelques heures après la présentation de ce plan, l’OTRE publiait un communiqué de presse estimant qu’il "ne prend pas suffisamment en compte la gravité de la situation". Prenant acte des mesures annoncées, l’organisation professionnelle affirme néanmoins que "seule une aide financière directe et complémentaire par véhicule, fixée dans des délais très courts, est en mesure de répondre aux attentes de ses entreprises adhérentes. Celles-ci ont décidé en l’état une mobilisation à partir du 21 mars".
La présentation de ce plan ne semble pas avoir désamorcé les actions des pêcheurs, agriculteurs et transporteurs qui bloquaient encore les dépôts pétroliers du Havre, de Lorient, Brest, Gennevilliers ou La Rochelle ce 17 mars.
Des mesures générales
Plus globalement, ce plan prévoit également pour les entreprises des aides à la trésorerie. Parmi elles, un nouveau prêt garanti par l’Etat (PGE) qui prendra le relais de l'actuel, dont le plafond actuel de 25 % du chiffre d’affaires (CA) passe à 35 % à compter de juillet 2022, et ce jusqu’à la fin de l’année. Il pourra atteindre 10 % du CA. De plus, le plan prévoit aussi que le report des charges sera facilité pour les entreprises impactées par la hausse des prix de l'énergie et une prolongation du recours à l'activité partielle de 12 mois supplémentaires pour les entreprises dans lesquelles il y a déjà un accord signé et facilité pour les autres.