L'interdiction de circulation nocturne des plus de 19 tonnes dans les cols serait donc pérennisée après la remise en service de l'ouvrage - fermé depuis mars 2000 - prévue en 2006. Cette mesure s'accompagnerait de dérogations pour les véhicules assurant un chargement ou un déchargement d'un versant à l'autre des Vosges. A condition que ces derniers respectent la norme euro 1 puis la norme euro 2 à compter du 1er janvier 2003. Pour l'heure, les autorisations sont délivrées avec parcimonie. Néanmoins, les transporteurs observent relativement bien les restrictions de circulation instaurées entre 22 h et 6 h, souligne François Bouchard, directeur régional de l'Equipement. Lequel fait état d'un pourcentage d'infraction « inférieur à 10% des contrôles opérés nuitamment ». L'interdiction du trafic de grand transit dans les Vosges pourrait, elle aussi, être maintenue. Destinée à éviter un report important des trafics sur les cols via les routes nationales 415 et 66, elle est parfaitement respectée, affirme la DRE. Le renforcement des forces de contrôle aurait donc porté ses fruits. Quelque 1200 véhicules/jour se seraient détournés vers l'autoroute A4 au nord du massif vosgien, 600 vers l'A36 et la RN 19 au sud, indique l'administration régionale. Un résultat jugé positif, les prévisions tablant sur 1000 poids lourds déviés. En conséquence, la RN 66 et la RN 420 auraient enregistré une baisse respective de leur fréquentation de 800 et 100 unités/jour. En revanche, 500 poids lourds supplémentaires emprunteraient la RN 415, accès au col du Bonhomme.
Sur le principe, les transporteurs routiers locaux ne sont pas hostiles au maintien d'une limitation des trafics dans les Vosges, assure Nicolas Camous, secrétaire de l'Union régionale FNTR (Fédération nationale des transports routiers) Alsace. En revanche, les professionnels souhaitent que les modalités d'application des interdictions nocturnes soient révisées. « Le système des dérogations n'est pas fiable. Nous proposons depuis mars un dispositif permanent qui autoriserait les entreprises qui en ont le plus besoin - celles qui effectuent de la courte distance - à circuler de nuit dans les cols » indique le responsable de la FNTR. Son argument pour opérer une telle distinction: « les sociétés réalisant de longs trajets ont davantage de facilités à répercuter le surcoût lié au contournement du massif ».