Opération séduction vers la jeunesse

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Pour faire face aux problèmes de recrutement, les Transports Grimaud entendent bien travailler leur image de marque. Ce qui passe notamment par l’organisation de deux journées métiers. C’était les 4 et 5 octobre. L’occasion, pour l’Officiel des transporteurs, de pousser les portes de cette PME vendéenne.

En ce début octobre, il y a comme une agitation sur le parking des Transports Grimaud. Le son de la musique résonne, un groupe de huit collégiens de 14 à 15 ans trépigne d’impatience pour tester un simulateur de conduite, alors que certains autres camarades testent des lunettes de simulation d’état d’ébriété dans une franche rigolade. Un peu plus loin, adultes et plus jeunes grimpent sur des gyropodes et une voiture simule une perte d’adhérence, pendant que deux camions école enchaînent les boucles. Puis, là-bas, quelques curieux s’approchent de l’Actros 5 de Mercedes et du S-Way d’Iveco exposés « en avant-première ». Vendredi 4 octobre, la PME située à Fontenay-le-Comte a ouvert ses portes, pour deux jours, aux élèves et au grand public. Un événement qui avait pour objectif de faire découvrir les métiers du transport routier de marchandises. Mais pas seulement. L’opération, qui se chiffre à 10 000 euros, représente un bon coup de promotion pour la société vendéenne qui, comme bien d’autres, souffre d’une pénurie de conducteurs. « Nous avons eu de nombreux départs à la retraite aux printemps 2018 et 2019 et avons beaucoup de mal à recruter, ou alors les conducteurs sont très volatils, mais on ne sait pas pourquoi », constate Jean-Luc Grimaud, le patron qui emploie 95 conducteurs (dont 85 % de grands routiers) et enregistre un turnover de ses effectifs de l’ordre de 20 %.

« Une vraie réussite »

D’où vient cette hémorragie ? Y a-t-il des problèmes d’intégration et/ou de considération ? Est-ce un problème dans la façon de manager ? Autant de questions qui ont justifié une remise en cause profonde. Depuis dix-huit mois, l’entreprise pense autrement. « Nous avons revu notre méthode de management afin de clarifier nos ambitions. Ce qui passe par plus de communication interne pour davantage de transparence et de visibilité », prolonge son fils Nicolas, appelé à reprendre le flambeau (lire encadré). C’est aussi dans cette optique qu’ont été organisées pour la première fois ces deux journées métiers. L’idée est de valoriser l’image de marque de l’entreprise pour attirer de nouveaux collaborateurs. C’est aussi l’opportunité de donner une autre perception du métier. Un pari qui semble réussi, à entendre certains jeunes présents sur le site.

Si Nicolas Grimaud dit ne pas être en mesure de quantifier la fréquentation au cours de ces deux jours, il s’estime « très satisfait » de l’opération. Selon lui, tous les publics visés étaient au rendez-vous : les personnes en reconversion professionnelle ou en recherche d’emploi, les clients, mais aussi les salariés et leurs familles, qui ont également plébiscité l’événement, ou encore les partenaires (Turpeau Formation, lycée professionnel Rosa Parks, Pôle emploi…), « enchantés », alors que cinq collèges et lycées alentour ont répondu présent avec 100 élèves. De quoi faire naître des vocations. À noter aussi qu’une dizaine de CV ont été déposés par des conducteurs. Un vrai plus pour l’entreprise, dont les besoins immédiats se chiffrent entre 10 et 15 personnes. Donc un bilan « très positif » !

Optimiser l’accueil et le bien-être

Afin d’attirer de nouveaux talents et de fidéliser leurs collaborateurs, les Transports Grimaud veillent aux conditions d’exercice des métiers et à la qualité de vie au travail. Quelques initiatives ont vu le jour, comme la mise en œuvre d’un plan d’intéressement-participation toujours opérationnel, mais qui n’a pas encore l’effet escompté en raison du manque de résultats de l’entreprise. D’autres démarches semblent porter leurs fruits, comme l’agencement récent d’un espace de détente et d’échanges « très convivial », avec une cuisine ouverte sur un coin salon et deux écrans dont un destiné à la communication interne, alors que le bâtiment a reçu un coup de lifting, moyennant un investissement total de 200 000 euros.

Succession
Une troisième génération au volant

« Il y a un moment où il faudra lâcher », estime Jean-Luc Grimaud, l’actuel patron de 63 ans et actionnaire majoritaire (il détient 70 % des parts) de l’entreprise. Après trente ans de métier, il va progressivement laisser son fauteuil à son fils Nicolas, 36 ans, dans les murs depuis quinze ans. Titulaire d’un DUT en GEA (gestion des entreprises et des administrations) et d’une licence de transport, ce dernier a fait ses premiers pas dans la logistique, en tant que cariste et responsable d’un site, avant d’intégrer les bureaux (contrôle de gestion, fonction achats) et d’assurer la direction. Les deux hommes sont accompagnés par un cabinet dans cette « transition progressive » enclenchée depuis le printemps dernier. Nicolas, qui compte bien apporter une nouvelle impulsion, sera le seul pilote de l’entreprise d’ici deux à trois ans. Son principe : « Ne rien s’interdire ! » S’il n’est pas question de toucher à la taille de l’entreprise, il n’est en revanche pas exclu de diversifier les activités en s’appuyant sur le groupement FLO, auquel la PME adhère depuis 2007, notamment avec la livraison de proximité à l’aide d’une grue auxiliaire, ou encore avec le transport de conteneurs. À l’affût, la société familiale ambitionne aussi une opération de croissance externe mais n’a pas de politique clairement avancée sur le sujet.

F. F.

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