« Nos territoires ont estimé que c’était le moment d’exprimer plus visuellement leur hostilité au projet gouvernemental de réduction de 2 centimes de la ristourne gazole. » Jean-Marc Rivera, le secrétaire général de l’OTRE l’assure : les adhérents de son organisation considèrent que le choix du dialogue avec les pouvoirs publics a atteint seslimites. Une journée d’action a donc été décidée. Elle se tiendra le samedi 7 décembre. Les transporteurs présents sur le bitume auront pour cible les zones de stationnement aux frontières où se retrouvent régulièrement les conducteurs venus d’Europe centrale et de l’Est. Les régions OTRE ont donc emboîté le pas des Hauts-de-France (voir l’OT n° 2997). Les transporteurs français estiment que le projet gouvernemental accentue la distorsion de concurrence avec leurs concurrents étrangers, ces derniers échappant à cette fiscalité puisqu’ils n’effectuent pas le plein de gazole en France. Malgré le vote du Sénat du 25 novembre, l’OTRE reste méfiante. Les sénateurs ont, en effet, retoqué l’article 19 dans le PLF 2020 (projet de loi de finances) qui contient les dispositions relatives à la réduction de la ristourne gazole. Le débat va se porter à présent à l’Assemblée nationale, en commission mixte paritaire, où les élus LREM sont majoritaires. De fortes chances donc que le projet retrouve une seconde vie. L’OTRE entend remettre au cœur du débat la proposition d’écocontribution qu’elle défend depuis des mois. Laquelle consiste à porter cette nouvelle fiscalité (pour les infrastructures) sur l’acheteur de transport, un mode opératoire qui aurait pour vertu d’inclure les transporteurs étrangers. « Nous savons que beaucoup de députés partagent notre vision. Le ministre [Jean-Baptiste Djebbari, Ndlr] déclare qu’il ne sait comment mettre en place un tel mode opératoire sur les donneurs d’ordre étrangers mais il n’a pas fait le travail pour y parvenir. Nous l’appelons à revoir sa copie », souligne Jean-Marc Rivera. Pour l’heure, les autres fédérations du TRM – hormis peut-être en région – ne s’associent pas à la journée d’action du 7 décembre. Une journée qui se fixe pour objectif de ne pas entraver la vie des citoyens.
Alors que FO et CGT Transports se sont joints à l’appel à la grève illimitée interprofessionnelle pour protester contre la réforme des retraites à partir du 5 décembre, la CFTC du secteur laisse encore place au dialogue sur ce dossier mais annonce un préavis de grève pour le 16 décembre concernant les négociations conven-tionnelles de la branche. Le 25 octobre (voir OT n° 2994), en coordination avec la CFDT, FO et la CFE-CGC, le syndicat annonçait attendre un signe clair du gouvernement et/ou des organisations patronales sur plusieurs dossiers avant de se prononcer sur une date de mobilisation. En premier lieu, la CFDT proteste contre le retard d’extension des accords paraphés par la branche, notamment ceux qui créent la CPPNI (commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation). Dans l’attente de leur publication, les 4 syndicats boycottent les négociations collectives. Ils revendiquent également le 13e mois conventionnel, la pérennité du CFA et la refonte des classifications.