L’opérateur des compétences des métiers de la mobilité, qui regroupe 1,6 million de salariés, 210000 entreprises et 50000 alternants, est désormais opérationnel. Alors que le secteur de la mobilité traverse des transformations multiples (numérique, énergétique, etc.), l’organisme a tenu à démontrer sa vocation à accompagner dans ces changements les entreprises à travers la formation de leurs salariés et l’anticipation des nouveaux métiers. « À court terme, 10 à 20 % des métiers du secteur seront nouveaux, et autant sont amenés à disparaître. Selon les spécialistes, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore », a indiqué Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État aux Transports, intervenu en préambule de l’événement. Dans ce sens, certaines propositions du rapport d’Éric Hémar et Patrick Daher, qui suggérait notamment un accompagnement des transformations de l’emploi et des compétences, serviront de feuilles de route pour l’OPCO Mobilités, a précisé Jean-Louis Vincent, président de l’OPCO Mobilités, soulignant que le format de l’appren – tissage, évoqué dans ce rapport, « a tout son sens pour le secteur ». Pour répondre à la crainte de syndicats du TRM quant à une gouvernance qui serait aux mains de la branche des services automobiles (cf. OT n° 2958), Jean-Louis Vincent a as suré que « la gouvernance de l’OPCO Mobilités sera paritaire. L’organisme sera par ailleurs garant de l’équilibre entre les en – treprises de toutes tailles, pas seulement celles de moins de 50 salariés ».
Alors que l’OPCO regroupe 22 branches, Laurent Galle, président des Transports Noblet, a, au cours d’une table ronde, fait part de sa crainte d’éloignement de l’OPCO Mobilités des entreprises. « Il faut rester proche du terrain », assure-t-il en précisant que l’ancien système ne répondait pas toujours aux besoins des entreprises. Le transporteur n’avait notamment pas réussi à obtenir de financement pour former ses conducteurs à l’écoconduite. « Il faut que l’OPCO écoute les entreprises et leurs besoins », ajoute Jean-Pierre Sancier, vice-président de l’Union TLF. De son côté, Michel Chalot insiste sur les besoins à court terme qu’il faudra financer et sur le sourcing des candidats : « Ils sont déjà définis via l’étude de l’OPTL (Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique). Le secteur nécessite un renouvellement de 22000 salariés par an, dont 18 000 conducteurs, qui nécessiteront une formation. » Loïc Charbonnier, président de l’Aftral, a également rappelé la nécessité de la proximité pour informer les gens des carrières dans le transport. « Des évolutions de carrière dans le secteur sont possibles. Il faut le faire savoir et, pour cela, la proximité est absolument nécessaire pour rencontrer les gens. Des acteurs comme Pôle emploi peuvent aussi être sources d’information sur les métiers. »