L’Italie de plus en plus isolée par ses voisins

La progression du Covid-19, qui a déjà fait plus de 366 morts et 7 550 cas avérés en Italie, suscite les inquiétudes de pays frontaliers comme l’Allemagne et l’Autriche. L’APA (agence de presse autrichienne) a indiqué que des contrôles sanitaires sont effectués, depuis le 10 mars, sur les conducteurs en provenance d’Italie au col du Brenner, c’est-à-dire à la frontière italo-autrichienne. En Allemagne, certains transporteurs ne veulent plus se rendre en Italie. Ainsi, un conducteur d’origine allemande a refusé la semaine dernière de passer la frontière. Il a préféré abandonner sa cargaison après avoir passé le col du Brenner. L’entreprise qui l’emploie, et dont le siège est situé en Allemagne, a fait savoir qu’elle refuse désormais d’envoyer ses chauffeurs en Italie. Une décision et une situation « inadmissibles » pour Paolo Uggè, président de l’association Confcommercio-Conftras­porto. « Cet épisode reflète le climat de psychose qui s’est instauré en Italie et à l’étranger », estime Paolo Uggè. Le président de Confcommercio-Conftrasporto a demandé au gouvernement italien de nommer un commissaire extraordinaire pour gérer la communication et endiguer la psychose collective qui risque d’enrayer les moteurs de l’économie trans­alpine. « Selon nos estimations provisoires, des entreprises de transporteurs implantées dans la province de Bergame risquent de perdre 100 000 euros par jour avec la crise du coronavirus. Cela veut dire des milliers d’emplois en suspens et des répercussions en cascade sur toute la chaîne logistique », avertit Paolo Uggè. Le dirigeant a ajouté que l’isolement de la péninsule pourrait pousser les armateurs à changer de route pour éviter les ports italiens. « L’incident du col du Brenner est un signal. Le gouvernement doit intervenir au plus vite car d’autres entreprises pourraient refuser de venir en Italie malgré les mesures prises par le gouvernement pour contenir la propagation du virus », affirme le président de Confcommercio-Conftrasporto.