« Les transporteurs devront partager plus d’informations »

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L’Officiel des transporteurs : La fréquence du nombre de colis commandés par les internautes va augmenter ces prochaines années. Peut-on imaginer de fusionner les points relais existants pour faciliter leur récupération ?

La multiplication des acteurs de points relais oblige aujourd’hui les internautes à faire la « tournée » des commerçants pour récupérer leurs colis. Demain, on pourrait imaginer en ville de nouveaux espaces de logistique urbaine pour accueillir l’ensemble des colis destinés à un même quartier. D’ici là, je pense que des espaces vont se développer dans les gares ou les points de transit. Aux États-Unis, on trouve dans certaines villes des véhicules mobiles qui délivrent les colis à heures fixes dans certains quartiers. C’est un modèle dont on pourrait s’inspirer. En France, les distributeurs des grandes enseignes alimentaires s’adossent pour leur part à leurs drive-piétons souvent accolés à leurs magasins de proximité. Ils permettent aux internautes de récupérer leurs commandes sans avoir à payer un prix de livraison, jugé trop élevé. Il faut savoir que les commerçants alimentaires dépensent environ 18 euros par point livré.

Qu’en est-il de la livraison collaborative ?

Pour baisser ce prix de la livraison, certains ont recours à la livraison collaborative. On peut ainsi expliquer le succès de Shopopop, partenaire de plusieurs grandes enseignes. Cette alternative permet au consonaute de se faire livrer ses courses par un particulier référencé par l’application moyennant quelques euros. Quant au « shopper », chaque livraison lui rapporte 5 à 6 euros ou des bons d’achat. Ce système fonctionne bien en temps normal. En revanche, les e-commerçants ne peuvent pas se contenter du seul système collaboratif. Ils sont obligés de recourir à la livraison classique pour faire face à la pénurie éventuelle de « shoppers » en cas de blocage de magasin ou d’épisode neigeux.

Certains sites comme Amazon et Cdiscount proposent un abonnement de livraison illimitée pour une quarantaine d’euros par an. Ce modèle va-t-il se développer ?

Les projections de la Fevad montrent que le nombre de transactions va augmenter ces prochaines années. Or, une quarantaine d’euros correspond, en moyenne, à un colis par mois. Du coup, on peut penser que les acteurs vont soit revoir leur tarif à la hausse, soit mutualiser leurs livraisons, ce qui est plus compliqué car les transporteurs doivent alors partager plus d’informations. De telles expériences ne sont pas toujours couronnées de succès. La mutualisation implique de travailler avec des acteurs territoriaux ayant un réel savoir-faire dans la livraison du dernier kilomètre, à l’instar des Triporteurs de l’Ouest. Malheureusement, on ne trouve pas toujours ce type de prestataires à Paris, compte tenu du coût élevé du foncier.

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