Les signaux positifs se multiplient

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Les planètes semblent désormais alignées pour favoriser un recours accru au transport combiné rail-route. En prolongement du florilège de nouvelles relations depuis la rentrée 2019, le regard porté par les chargeurs et les transporteurs en faveur d’un mode de transport plus respectueux de l’environnement apparaît comme le gage d’un prochain renforcement de la dynamique de cette filière. Celle-ci reste, toutefois, fragile et ne demande donc qu’à être consolidée.

La fréquentation record à la Journée du transport combiné organisée à Paris le 9 octobre, constitue bien un signe du surcroît d’intérêt porté à ce mode de transport. Cela ne représente pas une surprise en soi tant les facteurs devant contribuer à ce report modal se multiplient. Le principal est assurément lié aux pénuries de main-d’œuvre que doit supporter le transport routier. Selon des données récentes, il manquerait, à l’heure actuelle, 50 000 conducteurs pour couvrir les besoins de ce secteur, dont la part modale était de… 89,1 % en 2018. Certains observateurs avancent même que « c’est un vrai sujet sociétal, le métier de conducteur étant devenu un métier de reconversion ». La fiscalité routière avec des débats en cours autour du projet de loi de finances 2020 ne manque pas d’inquiéter également les transporteurs et les chargeurs tout comme la congestion routière. Sans oublier la démarche environnementale dans laquelle les chargeurs veulent s’inscrire. En l’espace de quelques semaines, ce ne sont pas moins de trois liaisons de transport combiné qui ont vu le jour. Transfert, filiale du groupe Lahaye Global Logistics, a ouvert le bal le 7 septembre 2019 avec une nouvelle liaison entre Rennes et Gennevilliers (92). Présentée comme la seule alternative envisageable, la solution du combiné rail-route achemine des voussoirs pour alimenter le chantier Eole (prolongement à l’ouest de la ligne de RER E parisien). Marfret, via sa filiale FluvioFeeder Armement a suivi en mettant en place, le 3 octobre dernier, un trafic de conteneurs échangés entre le terminal à conteneurs TCMD de Rouen et le terminal de Bonneuil-sur-Marne au sud-est de Paris. Dans la foulée, c’est le groupe suisse Hupac qui a annoncé la création d’une ligne Perpignan-Cologne à compter du 1er janvier 2020. Les convois transporteront aussi bien des conteneurs que des semi-remorques. Tous ces développements, ainsi que ceux du groupe Alainé à Mâcon, ne manquent pas d’avoir un impact sur le niveau de trafic du transport combiné.

Belle progression d’activité

Et, bonne nouvelle confirmée par SNCF Réseau, le nombre de trains combinés a progressé de 6,6 % (à 11 592 trains) au cours des huit premiers mois de l’année 2019. La DGITM (Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer) a, de son côté, confirmé que le nombre d’UTI (unités de transport intermodales) transportées a augmenté de 4 % entre 2016 et 2018. Cette hausse pourrait même être plus importante puisque les statistiques ne reprennent que les UTI ayant bénéficié d’une aide à la pince.

Devant ces bons résultats, l’ensemble des acteurs va donc accélérer la progression, quand bien même des mouvements sociaux pourraient fragiliser cette dynamique prometteuse.

La plateforme nationale fret (nom provisoire) semble, sur ce point, parée de toutes les vertus. Rassemblant tous les intervenants de la filière (GNTC, AFRA, Objectif OFP, ports, SNCF Réseau, etc.) depuis son lancement le 8 octobre 2019, elle constitue, en quelque sorte, la courroie de transmission manquante pour la mise en œuvre, selon des délais raccourcis, de mesures à même de renforcer le développement du transport combiné rail-route. Ainsi en est-il du gabarit P400 qui a depuis longtemps gagné ses lettres de noblesse en Allemagne, et des trains longs, une technique parfaitement adaptée aux trains du combiné. À elles seules, ces deux mesures permettraient à ce mode de transport de dégager un gain de productivité à deux chiffres.

Pour Aurélien Barbé, délégué général du GNTC, « il conviendrait aussi de libérer les terminaux de transport combiné et d’en confier la gestion au privé ». Avant d’ajouter, en guise de conclusion, que « la véritable innovation pour porter le développement du transport combiné rail-route serait d’avoir des trains qui partent et qui arrivent à l’heure ». Sans doute que, sur ce point, le message a déjà été entendu du côté de SNCF Réseau. Pour son directeur commercial, Arnaud Sohier, « le travail qui s’effectue au sein de la plateforme nationale fret est un vecteur de progrès ».

L’ensemble des acteurs de la filière et ceux qui vont l’intégrer à l’avenir (nouveaux transporteurs ou chargeurs, par exemple) ne peuvent donc que se réjouir de l’émergence d’une façon de travailler différente, c’est-à-dire ensemble !

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