Avec 135 tués soit 19 de plus qu'en 2000, les conducteurs routiers n'ont pas été épargnés par les médiocres résultats de la sécurité routière l'an dernier. Avec les motocyclistes, ce sont eux qui ont subi la plus forte augmentation du nombre de tués (+ 16,4 %). Dans le même temps, le nombre de blessés graves (286) a diminué de 1 % et celui des blessés légers (1 241) de 5,3 %. Résultat tristement mathématique de cette double évolution : le taux de gravité des accidents (1) a enregistré une progression de 1,36 point. Autrement dit, plus de 8 % des victimes sont décédées de leurs blessures contre 6,7 % l'année précédente. Même constat en ce qui concerne les accidents impliquant au moins un poids lourd. Seul le nombre des tués (1 005) s'est affiché en légère hausse (+ 0,7 %), celui des blessés (7 390) diminuant de 5,4 %. D'où un taux de gravité en augmentation de 0,64 point. Sur 100 victimes, 12 ont perdu la vie. Les études effectuées selon le parc de véhicules ont, elles aussi, de quoi inquiéter : le taux de conducteurs routiers tués par million de PL atteint 238 contre 174 pour les automobilistes et « seulement » 75 pour les usagers de camionnettes. Autant de constats qui sont toutefois à replacer dans le bilan global fourni par la Sécurité routière et la DSCR (Direction de la sécurité et de la circulation routière). Lequel fait état de 7 720 tués sur les routes et autoroutes françaises en 2001 dont 4 998 usagers de voitures de tourisme. Les poids lourds demeurent en outre moins « accidentogènes » que les autres modes de déplacement : ils représentent 6,3 % des kilomètres parcourus sur le réseau national, mais seulement 3,8 % des véhicules impliqués dans les accidents. Et ce, malgré un kilométrage moyen de 49 000 km par an contre 14 000 pour les voitures particulières. Si les trafics utilitaire et léger augmentent au même rythme, celui des PL étrangers progresse deux fois plus vite, mais ces derniers « ne posent pas de problème spécifique de sécurité », observent les pouvoirs publics. La vitesse excessive est incriminée dans la moitié des accidents mortels, toutes catégories de véhicules confondues. Sur l'ensemble du réseau, 60 % des automobiles et des poids lourds dépasseraient les normes limites (parfois de quelques km/h). Un pourcentage qui atteindrait 70 % pour les motos. Le bilan de la Sécurité routière démontre aussi, chiffres à l'appui, que les poids lourds n'ont pas roulé plus vite en 2001 qu'en 2000. Et ce, quelque soit leur nombre d'essieux et le type de voies empruntées. Depuis 1997, la vitesse moyenne pratiquée par les véhicules utilitaires a en revanche augmenté de 2 à 7 km/h.
(1) nombre de tués sur 100 victimes.
(2) rapport entre le nombre de tués dans un camion impliqué dans un accident et le parc de PL.
Prévue au 1er janvier puis au 1er juillet 2002, l'obligation faite aux conducteurs de poids lourds d'attacher leur ceinture de sécurité est à nouveau repoussée. Raison invoquée par la Direction de la sécurité et de la circulation routières : le décret imposant le port du dispositif de sécurité n'est toujours pas paru. Nulle autre explication n'est fournie par ce service dont on ignore à l'heure actuelle s'il relève du ministre Gilles de Robien ou de son secrétaire d'Etat aux Transports. L'an dernier, un conducteur routier tué sur deux a été éjecté de sa cabine.
