Craignant que le Mont Blanc ne soit pas rouvert avant le printemps « pour des raisons électorales », les syndicats de transporteurs italiens (réunis au sein de la confédération Conftrasporto) dénoncent, selon l'Agence France Presse, « l'obstination de la France » et plus généralement « la bureaucratie, le protectionnisme éclatant et l'environnementalisme de façade qui gênent le trafic de marchandises en provenance et arrivant en Italie ». Un reproche auquel fait écho la Confindustria, confédération nationale des patrons italiens, qui estime à 516 millions d'euros les pertes dues à la fermeture du tunnel savoyard. Le 16 janvier, Pietro Lunardi, ministre des Transports, s'est lui même déclaré « las » des promesses non tenues. Le même jour, son homologue, Jean-Claude Gayssot, affirmait que le Mont-Blanc devrait enfin rouvrir à la mi-février. A condition que les essais de sécurité qui commenceront le 26 janvier soient terminés comme prévu le 4 février et que le comité de sécurité franco-italien donne son feu vert. Le lendemain, le ministre français assurait : « le tunnel va être remis en service et ce avant les élections, d'abord aux véhicules légers puis aux poids lourds en circulation alternée ».
Ce principe d'« alternat » est loin de réjouir les transporteurs italiens qui font d'ores et déjà les frais de cet exercice lorsqu'ils empruntent le Gothard (cf. L'OT 2151 et 2153). Lequel est complètement saturé. La Confédération helvétique a fait un petit geste en portant la capacité du trafic de 3 000 à 3 500 poids lourds par jour. Depuis le 21 janvier, elle a, en outre, encore compliqué les règles : le changement de sens ne s'effectue plus toutes les deux heures mais toutes les quatre heures sauf entre 5 h et 8 h et entre 20 h et 22 h. Pendant ces dernières périodes, les phases d'alternance sont « plus courtes » afin de favoriser les transporteurs suisses qui, proximité aidant, se présentent plus tôt le matin et plus tard le soir que les étrangers.