Selon l’Union des provinces italiennes, quelque 2 000 ponts et viaducs présentent un risque d’effondrement en raison de la haute densité du trafic et du manque de maintenance. Un autre rapport commissionné par le gouvernement affirme que 1 425 viaducs sont laissés à l’abandon, aucun gérant n’ayant été chargé de l’entretien de ces infrastructures. Toujours dans le nord du pays, huit ponts gérés par la société Autostrade, détenue par le groupe Atlantia, dont la famille Benetton demeure le principal actionnaire avec 30,25 % du capital, risquent également de s’effondrer. Autre problème important : les galeries, dont 80 % ne sont pas aux normes, selon le ministère des Infrastructures et des Transports. En octobre dernier, l’Union européenne a brandi la menace d’une procédure d’infraction en demandant aux gérants autoroutiers de remettre le réseau en ordre d’ici à 2022. Un délai « raisonnable » selon Bruxelles, « insuffisant » selon les gestionnaires italiens qui devraient remanier la quasi-totalité du paysage autoroutier transalpin. En 2018, le gouvernement avait envisagé d’annuler les contrats de concessions autoroutières après l’effondrement du pont Morandi pour revenir à une intervention plus directe de l’État dans des domaines relevant du public. Une opération justifiée, estimaient les détracteurs du système des concessions autoroutières, après la publication d’un rapport de la Cour des comptes brossant un bilan en demi-teinte des privatisations, notamment au chapitre des répercussions sur les augmentations des prix pour les usagers. Pour Antonio Di Pietro, ancien ministre des Travaux publics, « rendre les autoroutes à l’État serait comme rendre le couteau à l’assassin car le ministère des Transports et des Infrastructures ne contrôle pas les travaux de manutention effectués par le gérant, comme le prévoient les contrats signés dans le cadre de la distribution des concessions ».
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Les infrastructures ne tiennent pas la route
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