Lors du récent salon IAA de Hanovre du 22 au 29 septembre, Hiab a dévoilé sa nouvelle gamme moyenne de grues auxiliaires X-CLX, X-DUO, X-HiDUO et X-HiPRO. « De 13 à 30 t, elle se compose de 24 nouveaux modèles et versions actualisées disponibles avec systèmes de commandes manuels ou radiocommandés », déclare avec fierté Hervé Lherondel, responsable Marketing et Grands comptes de la marque en France. « L’accent est mis sur l’innovation au service de la sécurité et de l’efficacité comme en témoigne la fonction Crane Tip Control (CTC) » qui équipe les nouveaux modèles X-HiPRO. Avec le CTC, l’opérateur a désormais la possibilité de contrôler avec précision les mouvements de l’extrémité de la grue. « Ce mouvement exigeait auparavant un niveau élevé de compétences et une grande précision de la part de l’opérateur ». Simplifié, le pilotage de la grue est limité à un déplacement d’un seul levier qui agit simultanément sur 3 fonctions : levage, articulation et extension de flèche pour garder le même mouvement horizontal et vertical. « Les opérateurs peuvent activer ou désactiver la fonction librement au moyen d’un bouton situé sur la télécommande XSDrive ou CombiDrive. La grue bascule instantanément du mode CTC au mode normal ». Ce gain de temps dans la coordination des tâches est aussi au cœur d’autres systèmes proposés : dépliement et repliement semi-automatiques (SAF) ainsi que l’assistance au déploiement de la flèche (BDA) simplifiant des opérations délicates sources, parfois, de dommages sur la grue, ou de stabilité des charges (LSS) qui amortit les arrêts brusques et évite les ballants.
Face à des clients à la recherche de charge utile sur leur ensemble véhicule / grue, les nouvelles grues Hiab X-HiDUO 228 et X-HiPRO 232 affichent par exemple un poids de 400 à 500 kg inférieur aux générations HiDUO et HiPRO précédentes. Quelques mois avant la tenue de l’IAA de Hanovre, la filiale du groupe Cargotec avait également été sous les feux des projecteurs avec la sortie d’un système électro-hydraulique baptisé ePTO. « Installée en plus du dispositif motorisé classique, cette solution permet à la grue d’être alimentée grâce à un moteur électrique, moteur du véhicule coupé. Elle procure des avantages en termes d’efficacité énergétique avec une baisse de la consommation de 60 à 70 % par rapport à une grue classique, une réduction de 30 % du niveau de bruit, et de 70 % des coûts de maintenance. Grâce à ses qualités environnementales, le système ePTO autorise le travail à l’intérieur d’un bâtiment et en zone urbaine ». Pour l’opérateur, il offre aussi un environnement de travail sans nuisance sonore ni gaz d’échappement émis par le moteur du véhicule tournant au ralenti. D’une autonomie de près de 3 h, la batterie utilisée a une capacité de 40 kWh.
En cours de tests, les prochaines innovations de Hiab seront notamment consacrées « à la connectivité des grues pour optimiser leur gestion, l’analyse de leurs données de fonctionnement, et les interventions à distance », confie Hervé Lherondel. Aujourd’hui, les grues de la marque intègrent déjà des fonctions d’auto-diagnostic qui délivrent sur le panneau de commande des informations sur leur fonctionnement et le système de limite de stabilité variable, ainsi qu’une série de codes « erreur » en cas dysfonctionnement pour faciliter les interventions.
Leader des grues auxiliaires en France avec une part de marché de 36 % (contre 30 % pour Hiab et 24 % pour Fassi), Palfinger a également entamé le renouvellement de ses modèles High Performance à travers sa génération Technology. « Elle comprend deux gammes : la gamme économique SLD pour des applications classiques et simples, et TEC pour des applications intensives. Après les modèles de 5 à 10 tonnes lancés en juin dernier, suivront dans les prochains mois les séries 10 à 15 t puis les modèles 15 à 20 t », indique Cécile Dechenaux chargée de la coordination commerciale et marketing chez Palfinger France. Parmi les innovations apportées à la gamme TEC, la marque valorise un nouveau système de bras « Profil P » plus rigide et plus résistant « qui contribue à abaisser le poids des grues ». S’ajoute « un nouveau système de rotation et d’extension, dont la conception entièrement nouvelle, garantit un entretien optimisé et une maintenance réduite ».
En octobre 2015, Palfinger a présenté aussi sa nouvelle PK 165.002 TEC 7 conçue pour des porteurs d’un PTAC de 32 t. Avec près d’une tonne en moins par rapport au modèle précédent (PK 15.002), la grue atteint une capacité de chargement jusqu’à 15 % plus élevée avec un couple de levage de…125 tm (tonne/mètre) et une hauteur de levage jusqu’à 40 m ! Elle est en outre équipée du système de bras articulé Power Link Plus qui permet une extension supplémentaire de 15 °, bien utile pour soulever des charges lourdes à travers une ouverture étroite dans un bâtiment.
Au-delà, le fabricant de grues capitalise sur des produits appréciés par les conducteurs à l’image de la radiocommande Palcom P7. « Design et ergonomique, elle concentre plusieurs performances dont une garantie de stabilité de la fréquence radio couplée à une autonomie de plus de 12 h. Pour optimiser la maîtrise de la charge et la sécurité, son écran couleur TFT et son panel de commandes pilotent davantage de fonctionnalités, menus intuitifs, et manettes sensitives ». Mis en avant également les systèmes d’amortissement actif des oscillations (AOS) et Soft Stop pour une meilleure protection du bras de levage, amortir les arrêts brusques et éviter les ballants.
À l’instar de Hiab, le prochain challenge de Palfinger confie Cécile Dechenaux sera « la digitalisation et le développement d’interfaces à distance pour optimiser le pilotage et la gestion de nos grues ». Dans l’immédiat, le fabricant propose le Vican, soit une interface homme-machine au moyen d’un boitier avec écran placé dans la cabine du véhicule qui suit le fonctionnement de la grue. « En cas d’anomalie, le conducteur est averti de façon visuelle et par un signal sonore avec possibilité de limiter la vitesse ou de bloquer le véhicule en fonction du défaut constaté ». Paramétrable, le Vican contribue également à réduire les temps d’immobilisation avec une fenêtre diagnostic de la machine qui, en cas de panne ou de dysfonctionnement, fait apparaître un code « erreur » à communiquer aux équipes SAV de Palfinger.
Chez Fassi France, l’une des innovations se conjugue avec de nouveaux aciers à hautes performances baptisés Strenx dont les caractéristiques physiques permettent d’optimiser le poids des grues. « Avec l’ambition de jouer les tout premiers rôles sur le marché de la grue auxiliaire », partage son président, Roger Boutonnet. La marque a lancé récemment dans sa gamme moyenne le nouveau modèle F255A. « Avec un excellent rapport poids / puissance, la grue F255A a une extension hydraulique maximale de 17,1 m qui atteint les 25 m dans la version avec 4 bras d’extension. Elle est équipée du système de contrôle FX500, du distributeur hydraulique D850 ainsi que de la radiocommande Fassi RCH/RCS et du contrôle de stabilité FSC-S ou H ». Sur le cœur de marché des transporteurs et des loueurs de véhicules, le responsable valorise en outre le modèle F185A xe-dynamic. « Cette 18 tm bénéficie des mêmes équipements tels que l’unité de contrôle FX500 plus le contrôle dynamique ADC et le système d’assistance hydraulique flow sharing ».
Au-delà, Fassi propose déjà une série d’applicatifs pour la gestion à distance de ses engins de manutention. Sous le nom « SmartApp » et au moyen d’un smartphone, la collecte des données autorise une analyse à distance personnalisée du fonctionnement de la grue. Elle est couplée à la fonction Black Box qui enregistre toutes les opérations et assure l’auto-diagnostic de la grue avec codes « erreur » à communiquer aux équipes d’assistance du fabricant. Autre application : Geo Locator fournit au besoin la localisation des points services les plus proches.
De l’avis unanime des utilisateurs comme des fabricants de grues, la directive Machine n° 2006/42/CE et la norme EN 12 999 : 2011 ont permis des avancées majeures en termes de sécurité pour les machines de plus d’une tonne. En vigueur depuis le 1er janvier 2010, la directive impose en particulier d’indexer de façon automatique la capacité de la grue en fonction de la sortie des poutres d’extension ou stabilisateurs. Ce limiteur de charges interdit en outre tout mouvement en cas de surcharge ou de déploiement trop important de la grue compte tenu de la charge soulevée*. Cette innovation réglementaire est complétée par des nouveautés techniques telles que des vérins d’appui à sortie hydraulique et le suivi analogique des poutres d’extension au centimètre près permettant d’optimiser les performances de l’appareil en toute sécurité.
É. D.
* Le détail des conditions d’utilisation des grues auxiliaires est repris dans la brochure INRS ED 676 « Grues de chargement ».
Le service après-vente demeure le premier critère de choix des utilisateurs de grues auxiliaires. Avec les réseaux de points de services, les fabricants de grues proposent des contrats d’externalisation de la maintenance des machines. Full-service ou personnalisés, ils permettent de déléguer tout ou partie des entretiens. Ces contrats de services sont baptisés par exemple BACA et Full-service chez Palfinger ou Hiab ProCare chez Hiab.
L’exploitation de la base de données EPICEA par l’INRS fait apparaître les causes principales d’accidents liées à l’utilisation des grues auxiliaires. À partir de cette collecte d’informations, l’Institut attire l’attention de ses utilisateurs sur cinq points de prévention en particulier :
• Connaître et respecter les distances de sécurité avec les lignes électriques aériennes ;
• S’assurer du bon état de conservation des accessoires de levage avant chaque utilisation ;
• S’assurer que l’élingage est correctement effectué ;
• Suivre la trajectoire de la charge et s’assurer de l’absence de toute personne dans la zone d’évolution de la grue ;
• Surveiller la position du fût et de la flèche de la grue sachant que l’on relève de nombreux accidents de grutiers heurtés par ces éléments ou coincés entre le fût et le porteur.
Détaillées dans l’arrêté du 1er mars 2004 relatif aux vérifications des appareils et accessoires de levage dont une version consolidée est parue le 9 octobre dernier, on distingue trois vérifications réglementaires pour les grues auxiliaires. Essentielle, la première est réalisée lors de la première mise en service. Elle consiste notamment à mener un « examen d’adéquation », soit à vérifier que la grue est appropriée aux travaux consacrés ainsi qu’aux risques auxquels les conducteurs sont exposés. Cet examen s’assure aussi que les opérations prévues sont compatibles avec les conditions d’utilisation de l’appareil définies par le fabricant. Au cours de cette première vérification réglementaire, sont également conduits l’examen de montage et d’installation, les épreuves statistiques et dynamiques, ainsi que les essais de fonctionnement et d’efficacité des freins, dispositifs de sécurité et des limiteurs. Appelée « de remise en service », la deuxième fait suite à une réparation ou transformation importante apportée à la grue. Lors d’une modification d’un de ses organes essentiels ou après accident provoqué par la défaillance d’un organe essentiel par exemple, elle comprend les mêmes examens que pour la première mise en service avec, en plus, l’examen de l’état de conservation. Enfin la plus connue des utilisateurs tels que les loueurs de véhicules avec ou sans conducteur et les transporteurs, est la vérification générale périodique semestrielle. Avec l’état de conservation de la grue et des épreuves statiques et dynamiques pour s’assurer de sa stabilité, elle a pour objectif de tester son fonctionnement et l’efficacité de ses freins, dispositifs de sécurité et ses limiteurs. Ces vérifications sont effectuées par l’utilisateur si habilité, le constructeur de grue ou un organisme certifié. Leurs résultats sont enregistrés sur le registre de sécurité de l’entreprise, la copie du contrôle semestriel est placée dans le poste de conduite du véhicule ou de la grue.
É. D.