C'est ce que déclare le secrétaire général de TLF Nord-Ouest, Alain Boutet a l'issue de sa première rencontre avec des représentants du service de l'immigration britannique organisée le 11 septembre par la Police aux Frontières (PAF). Participaient également à cette réunion les autres organisations de transport, les compagnies maritimes, les chambres de commerce, les douanes et la gendarmerie. « Les Britanniques vont désormais cibler leur actions répressives sur des entreprises récidivistes et sur celles qui négligeraient les principes de précaution. Ils demandent toutefois aux autres de ne pas baisser la garde. Ils leur conseillent notamment de se soumettre aux contrôles de détection CO2 et d'utiliser systématiquement le cordon TIR ». Outre-Manche, les autorités ont constaté que les véhicules français ne représentent que 7 % du total des infractions recensées du 3 avril 2000 au 4 septembre 2001 sur le port de Douvres. Sur cette période, 76 pénalités (sur 1 141) ont été adressées à l'encontre des transporteurs hexagonaux pour 394 clandestins interpellés (sur 6 154) et une amende globale d'environ 7 MF (sur 120 MF).
L'afflux de clandestins ne faiblit donc pas. Les opérateurs transmanche (Eurotunnel, Hoverspeed, Norfolk Line, Passenger Shipping Association, P & O Stena Line, SeaFrance, SNCF) ont prié, dans une position commune arrêtée le 11 septembre, le gouvernement britannique de « s'attaquer d'urgence au problème de l'immigration clandestine ». Supportant « des coûts d'exploitation supplémentaires », ils réclament des compensations financières. L'appel a été en partie entendu. Les ministres de l'Intérieur français et britannique ont offert à Eurotunnel une assistance technique pour renforcer ses dispositifs de sécurité. La France a par ailleurs renoncé à créer un deuxième centre de réfugiés à Bailleul, à 80 km de Calais.