Le TRM en mouvement

Située en partie contre la frontière espagnole, la Région Nouvelle-Aquitaine constitue un corridor atlantique reliant l’Europe du Nord à celle du Sud par les deux axes majeurs que sont l’A10 et l’A63. Des milliers de camions étrangers y transitent chaque jour, générant des problématiques de congestion et de pollution qui inquiètent les pouvoirs publics locaux. Pour réguler le trafic, ceux-ci souhaitent favoriser les plateformes multimodales à long terme. Le réseau autoroutier bien structuré de la Nouvelle-Aquitaine permet aux transporteurs de desservir également toutes les Régions françaises – avec un bémol au niveau de la chaîne des Pyrénées, barrière « physique » pouvant être ressentie comme un handicap pour certaines dessertes, et le Massif central, peu doté en voies rapides. La Région regroupe 12 départements sur 84 000 km², soit un huitième du territoire français. En 2017, les trafics intradépartementaux par la route représentaient 78 % du trafic intra-régional routier, soit 120 911 milliers de tonnes de marchandises (sur un total de 154 405 milliers de tonnes*). Les échanges entre les départements restent inférieurs avec 33 494 Mt. Les flux routiers de marchandises internes à la Nouvelle-Aquitaine ont diminué (en tonnages) de 9,3 % entre 2016 et 2017, enregistrant une baisse plus forte sur la période 2015-2016. Concernant les flux intradépartementaux, seules la Dordogne, la Vienne et la Haute-Vienne ont connu une hausse des tonnages routiers transportés. L’activité transport pour compte propre reste dominante sur les flux intrarégionaux. Elle représente 53 % des tonnages transports en 2017. Pour autant, elle a subi une forte baisse (– 17,6 %) au bénéfice du compte d’autrui qui se redresse légèrement en 2017 (+ 1,6 %) ; 27 % des marchandises transportées en Nouvelle-Aquitaine sont des minerais métalliques et autres produits d’extraction (41 Mt), devant les autres produits minéraux non métalliques (28 Mt) : des chiffres qui s’expliquent par la présence de nombreuses carrières (Deux-Sèvres, Gironde, Dordogne…) et l’activité soutenue du secteur du bâtiment. Les produits de l’agriculture (céréales et vignes principalement), de la chasse et de la forêt cumulent 20 Mt. Les flux routiers d’échanges de marchandises entre la Nouvelle-Aquitaine et les autres Régions françaises ont connu en moyenne une diminution de 4 % entre 2016 et 2017. Sans surprise, les régions limitrophes de l’Occitanie et des Pays de la Loire concentrent la moitié des flux entre la Nouvelle-Aquitaine – qui exporte plus qu’elle n’importe – et les autres Régions. Les échanges avec le Centre-Val de Loire et la Provence-Alpes-Côte d’Azur sont en augmentation de 22 % par rapport à 2016, alors qu’ils diminuent nettement avec le Grand-Est et les Hauts-de-France. Malgré la présence de ports majeurs (Bordeaux, Bayonne, La Rochelle), le cabotage reste faible. L’accessibilité difficile aux zones portuaires semble être l’un des freins à l’activité du TRM.

Selon le dernier rapport régional de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique (OPTL), les créations d’entreprises avec salariés en 2017 ont diminué d’un tiers, principalement en TRM. En revanche, le nombre d’entreprises n’employant pas de personnel enregistrées est en forte augmentation (près de 650 de plus qu’en 2016). Plus de 95 % d’entre elles ont pour seule activité le transport de marchandises. L’activité marchandises (incluant différentes terminologies – TRM, location, déménagement, auxiliaires de transport et prestataires logistique) – concentre à elle seule 75 % des effectifs de la branche en Nouvelle-Aquitaine, soit près de 45 000 salariés (source Acoss à fin 2017). La famille professionnelle « conduite » représente 68 % des effectifs dans les activités marchandises, et emploie 30 380 personnes (+ 5,3 % par rapport à 2016). La logistique, avec 5 275 salariés, a vu ses effectifs augmenter de près de 9 % en un an. 45 % des conducteurs de poids lourds employés dans les activités marchandises font de la courte distance et du régional, et 43 % opèrent sur de longues distances.