Le platooning dangereux pour la sécurité

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Le platooning aura-t-il sa place dans les transports et la logistique ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre un projet germano-néerlandais, I-AT (Interreg Automated Transport), avec des partenaires de la logistique, de la politique et des administrations. Fin janvier, I-AT présentait un bilan mitigé de cette technique de conduite semi-autonome, considérant que l’état actuel des connaissances ne permet pas de garantir la sécurité de tous les usagers de la route. « Les constructeurs ont suscité de grands espoirs au cours des dernières années, en présentant des innovations technologiques au niveau des assistants de direction, rappelle Arjan van Vliet, du ministère néerlandais des Transports. On parlait déjà de camions autonomes sur route pour 2020 ! » Le platooning constitue l’un des éléments du plan climat du gouvernement néerlandais, aux côtés de l’électrification des véhicules, ou du développement de carburants alternatifs et propres. « Le point positif du platooning est qu’il améliore la fluidité du trafic et diminue la consommation de carburant », estime Arjan van Vliet. Les aspects négatifs penchent du côté de la sécurité et des questions juridiques. « Dans l’état actuel de la technique, les fonctions de conduite autonome dans le modèle du platooning ne peuvent être étendues à une conduite sur route, estime l’avocat Roman Ringwald, de Munich, dont le cabinet est à l’origine d’une expertise pour l’I-AT. La législation actuelle se focalise sur la responsabilité du conducteur et devrait être entièrement revisitée avant de mettre en pratique des modèles de platooning ambitieux. » La législation pourrait par exemple prévoir que seule la responsabilité du chauffeur du premier camion soit engagée.

Un essai mené pendant sept mois par MAN et DB Schenker sur l’autoroute A9, entre Munich et Nuremberg, avait conduit à des conclusions similaires. Les camions semi-autonomes (degré 2) circulaient à une distance de 15 à 21 m chacun. L’intervention du conducteur n’a été nécessaire que tous les 2 000 km, soit nettement moins qu’escompté. Les conducteurs se sont sentis en sécurité. « Le système serait applicable sur 40 % de nos trajets », estime DB Schenker.

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