Le nouveau coronavirus pèse-t-il sur le commerce mondial ?

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C’est bien entendu trop tôt pour en mesurer toute l’étendue des conséquences. Mais le virus importé de Chine ne lasse pas de gripper les mécanismes, si sensibles, de l’économie mondiale. Au sein des plus hautes autorités économiques et financières, on tient à se montrer à la fois prudent et rassurant.

« Trop tôt pour dire quel sera l’impact de l’épidémie du nouveau coronavirus sur la croissance mondiale. » C’est ce que vient de déclarer Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI (Fonds monétaire international). La Chine est la deuxième puissance économique mondiale (derrière les États-Unis). Alors que l’inquiétude gagne un peu partout dans le monde – tant chez les particuliers que dans les milieux économiques – la présidente du FMI a tenu à la fois à se montrer rassurante et à se projeter sur le scénario de sortie de crise : « Nous aurons sans doute à affronter une forte baisse des activités économiques en Chine, laquelle sera suivie d’une reprise rapide et d’un impact mondial in fine relativement contenu », a déclaré Kristalina Georgieva en évoquant dans le même temps le précédent constitué par l’épidémie du Sras, en 2002-2003.

La présidente du FMI reconnaît toutefois que le contexte d’une économie toujours plus mondialisée dans les flux de voyageurs et de marchandises incite à davantage de retenue dans l’hypothèse d’un scénario optimiste. Ne serait-ce en raison de la puissance de ce virus qui « affecte plus durement » l’activité au moment où l’économie mondiale montre des signes d’affaiblissement. Pas partout si l’on en croit les bons indices affichés par l’économie américaine, moins sujette depuis quelques semaines aux tensions qui ont marqué ses relations avec la Chine. La Chine ? Elle possède de solides capacités à mobiliser des liquidités, à donner un coup de fouet à son économie, autant d’indices « favorables » susceptibles d’atténuer les effets collatéraux provoqués par le coronavirus, estime la présidente du FMI.

À Bruxelles, la Commission a indiqué qu’« il n’y a pas lieu pour le moment de revoir les exigences à l’importation en provenance de Chine ». Suspectées d’être des terreaux d’extension du virus, les denrées animales ne constituent pas un danger car, de facto, leurs importations en provenance de Chine sont très sévèrement encadrées et réduites. Quant aux colis importés de Chine, leur dangerosité serait toute relative, selon les services vétérinaires français. Pour les livraisons par bateau, « le délai est donc trop long pour la survie du virus » alors que par avion, « les conditions de transport en soute ne sont pas favorables [air sec] à la survie du virus ».

En Italie aussi

En tout cas, ce n’est pas une surprise, les opérations de fret au port de Wuhan ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre en raison des restrictions locales de quarantaine. Au-delà en Chine, les opérations de conteneurs ONE (terminaux et dépôts) se poursuivent « normalement » tout comme sur les ports. Reste que la machine tourne au ralenti en raison des différentes mesures de restriction et de contrôle mises en place dans les ports chinois et ailleurs dans le monde. Dans les ports mais également dans les aéroports, avec en corollaire un impact sur les trafics de fret, « ce qui affecte diverses chaînes d’approvisionnement », comme le souligne TLF en reprenant un site gouvernemental. « En ce qui concerne le mouvement international des marchandises, la réduction des vols vers la Chine par les compagnies aériennes devrait avoir une incidence sur les exportations et les importations de fret aérien », indique l’organisation patronale.

De son côté, au moment où nous écrivons ces lignes, le mode ferroviaire chinois continue de « tourner » via des itinéraires sur les nouvelles routes de la soie.

L’Italie est, pour l’heure, le pays européen où le virus a le plus progressé. Les régions les plus touchées sont la Lombardie, la Vénétie et le Piémont. Des actions de mise en quarantaine ou de confinement ont été mises en place. Selon des informations rapportées par TLF, « l’industrie agroalimentaire et le secteur mécanique de l’Émilie-Romagne pourraient être menacés. L’épidémie a, pour l’instant, touché la Lombardie et la Vénétie, les deux poumons économiques de l’Italie, assurant à elles deux 31 % de son PIB et 40 % de ses exportations ». Pour l’heure, pas de conséquences directes sur le fonctionnement des ports, des aéroports et des routes d’Italie ni sur celui de la chaîne logistique. Jusqu’à quand ? Les bureaux de douane ont adopté des mesures d’urgence pour les flux de dédouanement.

Grand pays de mode avec une forte prédominance de Milan sur la scène mondiale, l’Italie a dû déplorer l’absence de près de 80 % de ses acheteurs chinois habituels pour sa toute dernière Fashion Week.

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