Le marché européen en crise

Renault Trucks enregistre une baisse de 10 % de ses livraisons en Europe (15 325 unités). Ses commandes progressent, elles, de 13 % à 20 004 unités, essentiellement grâce au lancement du nouveau Magnum en septembre 2001. A fin février, le Français gagnait 0,4 point de part de marché à 13,8 %, se plaçant ainsi en 3e position derrière Mercedes et l'Italien Iveco sur le segment des plus de 6 t. Ce dernier enregistre 12 399 immatriculations (+ 6 t) sur les trois premiers mois de l'année. En 4e position, le Néerlandais Daf écoule, pour sa part, 8 741 véhicules, soit une pénétration de 11,9 % supérieure à celle enregistrée sur 2001 (10,9 %). Le Suédois Volvo (maison mère de Renault Trucks) voit, lui, son taux de pénétration tomber de 15,7 % en février 2001 à 13,8 % un an plus tard. Ses livraisons diminuent de 24 % en Europe (20 821 unités) au 1er trimestre. Les immatriculations de Scania (uniquement présent sur le créneau des plus de 16 t) fléchissent de 11,4 % à 7 457 unités. Sa part de marché en Europe occidentale passe ainsi de 15,5 % à 14,9 %. Le recul des ventes pèse lourdement sur les résultats financiers des constructeurs. L'Allemand Man enregistre une perte nette de 43 millions d'euros, contre un bénéfice de 59 M€ sur les trois premiers mois de 2001. Il voit son chiffre d'affaires trimestriel reculer de 7 % à 3,1 milliards d'euros. Son compatriote Mercedes (Daimler Chrysler) reste dans le rouge au 1er trimestre. Il réussit néanmoins à réduire de 40 % sa perte opérationnelle qui s'élève à 85 M€. La branche poids lourd du groupe Volvo réalise un CA de 2,88 Md€, en recul de 9 %. Elle accuse un déficit d'exploitation de 51,4 M€ (contre un bénéfice de 16,2 M€ au 1er trimestre 2001). Avec un CA en hausse de 2,2 % (2,1 Md€), l'Italien Iveco affiche, lui, des résultats positifs mais son bénéfice d'exploitation chute toutefois de 82 % pour tomber à 11 M€. Si le Suédois Scania parvient, lui aussi, à conserver des résultats excédentaires, ceux-ci sont toutefois en forte diminution : - 19 % de bénéfice d'exploitation à 84 M€ et - 33 % de profit net à 42 M€. Des résultats qui vont obliger le groupe à supprimer 600 postes supplémentaires (après les 1 200 départs effectués en 2 ans). Son CA « poids lourds » diminue ainsi de 12 % à 681,36 M€. La légère hausse de 1 % des commandes (12 569 unités) ne laisse guère entrevoir de redressement au 2e trimestre. La plupart des constructeurs n'espèrent d'ailleurs pas de reprise avant septembre. Sur l'ensemble de l'année, Volvo et Man (notamment), prévoient un recul de 10 à 12 % des ventes de poids lourds en Europe.