Le gouvernement parie sur une appli mobile pour booster la formation professionnelle. Pour le moment, quelque 5 millions de personnes ont ouvert leur compte personnel de formation (CPF), dispositif lancé en janvier 2015 et successeur du droit individuel à la formation (DIF), et seulement 2 millions l’ont utilisé. Le gouvernement espère donc, à travers la mise en place d’une application sur smartphone, que plus de personnes utiliseront ce service. Elle doit permettre aux 28 millions de salariés et de chômeurs, ainsi qu’aux 3,5 millions d’indépendants, à partir d’avril 2020, de choisir et de financer une formation. Pour rappel, le compte est alimenté de 500 euros par année de travail, avec un plafond de 5 000 euros maximum, et de 800 euros plafonnés à 8 000 euros pour les travailleurs les moins qualifiés. Alors que les parcours professionnels s’avèrent de moins en moins linéaires, le CPF a pour vocation de permettre aux individus de se former tout au long de leur carrière. Selon la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, au moins 100 000 sessions de formation seront immédiatement disponibles sur l’application, pour plus de 40 000 formations différentes. Seuls les établissements agréés et préparant à un diplôme ou à un titre professionnel seront référencés sur la plateforme. Chaque personne pourra également noter la formation qu’elle a suivie, et l’application mettra en avant les meilleurs cursus selon les utilisateurs.
Le salarié peut utiliser son compte pour se réorienter ou acquérir de nouvelles compétences au sein de l’entreprise. Un salarié de l’entreprise des déménagements Vermorel, Patrick Pereira, avait ainsi bénéficié de plusieurs formations au sein de la société tout au long de ses dix-sept ans d’ancienneté, et cherchait à obtenir également une formation au Caces. Alors qu’il participait à la démonstration du fonctionnement de l’application en présence de Muriel Pénicaud et du Premier ministre Édouard Philippe, il a reçu une réponse favorable dans les heures qui ont suivi. « C’est très intéressant pour les salariés, témoigne son employeur, Olivier Vermorel, dirigeant des Déménagements Vermorel et premier vice-président et trésorier de la Chambre syndicale du déménagement. Lorsqu’une demande est soumise par un salarié, celui-ci reçoit une réponse dans les quarante-huit heures alors qu’auparavant, il devait patienter trois à quatre semaines pour savoir si la formation était acceptée. »