Un 3e trimestre de bien meilleure facture que le précédent. Alors qu’au deuxième trimestre de 2016, les tribunaux de commerce ont eu à prononcer 446 procédures collectives (90 mises en redressement judiciaire et 356 liquidations judiciaires), la tendance s’est révélée baissière lors des trois mois qui ont suivi : 331 entreprises se sont présentées à la barre d’un tribunal de commerce afin de se mettre sous la protection de l’administration judiciaire. Comme à l’accoutumée, une minorité d’entre elles (37) a pu obtenir la confiance des juges sous la forme d’une période d’observation. Pour les autres (294), c’est une sortie sous la forme d’une liquidation judiciaire qui a été prononcée. Le nombre des procédures de sauvegarde n’a, quant à lui, concerné que 4 entreprises (de 3 à 15 salariés) sur la même période. En glissement sur une année, le nombre de procédures est passé de 394 à 331. Sur trois ans, l’évolution est frappante : de 730 au 3e trimestre 2013 à 331.
Un peu partout, dans les nouvelles régions de l’Hexagone, le nombre des défaillances s’est affaissé. Sur les 13 nouvelles régions administratives, seuls les Hauts-de-France (33 contre 30 au 2e trimestre) et Bourgogne/Franche-Comté (13 contre 11) ont comptabilisé un nombre supérieur de procédures entre les 2e et 3e trimestres. Partout ailleurs, le nombre des défaillances recule : de 41 à 19 dans le Grand est ; de 33 à 19 en Occitanie ; de 16 à 3 en Bretagne ; de 23 à 15 en Pays de la Loire ; de 150 à 120 en Île-de-France ; de 47 à 43 en Auvergne/Rhône-Alpes…
Pas de surprise, les entreprises les plus vulnérables à la conjoncture, et les plus sous-capitalisées, sont les mono-entreprises : 145 d’entre elles se sont présentées à la barre d’un tribunal de commerce. Un cran en dessous, les TPE de 2 à 9 salariés ont constitué le 2e plus gros contingent des défaillances (120). Au troisième rang, on a dénombré 33 procédures collectives dans les entreprises de 20 à 49 salariés. Confirmation de la tendance enregistrée lors du trimestre précédent, les entreprises de 5 à 10 ans en défaillance (109 sur les 331) sont les plus nombreuses alors que, depuis plusieurs années, c’était les sociétés de moins de 3 ans qui payaient le plus lourd tribut à la crise. Viennent ensuite celles qui ont entre 3 et 5 ans (90) et celles qui ont entre 10 et 20 ans (53).
La défaillance la plus spectaculaire du 3e trimestre 2016 est à mettre au crédit de Bomex (49), un spécialiste du fret industriel, de la benne et du conteneur. L’entreprise contrôlée par la holding Boulen des frères Moreau a été mise en liquidation judiciaire le 6 juillet. Sa mise en redressement judiciaire avait été prononcée le 29 décembre 2014 par le tribunal de commerce de Nantes. Dans la foulée, celui-ci a donné son feu vert à la reprise de Bomex par le groupe breton TMG (Transports Marcel Garnier) basé à Loudéac (22) et dont les camions roulent sous la bannière Eltrans. TMG a repris 310 des 400 salariés qui restaient encore dans l’entreprise. Avant cette opération de croissance externe, TMG employait 550 salariés et exploitait une flotte de 400 moteurs pour un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. Ses spécialités : le vrac, la tauliner et la location de matériels spécialisés.
(1) recencées sur les codes NAF 4941B ; 4941A ; 4942Z ; 4941C ; 5229A ; 5229B ; 5210A ; 5210B ; 7712Z ; 5320Z et 5221Z.