C'est ce qu'a annoncé le directeur de l'organisme économique, Michel Hirou, le 15 septembre à Amiens (80). Ces indicateurs seront présentés par grandes composantes de coûts : carburant, maintenance, personnel roulant, main d'oeuvre d'exploitation, utilisation des infrastructures. Actuellement, le CNR propose une évolution des prix de revient pour le seul transport à grande distance (marchandises diverses en savoyarde 40 t). Un décret, adopté en Conseil d'Etat mais toujours en attente de publication, devrait élargir son champ d'observation à l'ensemble des activités. Parallèlement à la révision de ses méthodes de calcul, l'organisme travaille à la construction d'indices d'évolution des prix de revient par segment de marché (dits « synthétiques »). Et ce, conformément à la mission que lui a confiée le ministre des Transports en juillet. Cette tâche serait bien avancée pour le transport régional de lots, en collaboration avec le Service Économique et Statistique (SES) du ministère, et le déménagement.
En revanche, reconnaît Michel Hirou, la constitution d'un référentiel pour la messagerie pose quelque difficulté, la Fédération des entreprises de Transport et de Logistique de France (TLF) publiant déjà une enquête statistique concernant cette activité. Par la suite, le CNR devrait s'intéresser aux transport par bennes TP et de liquides alimentaires en citernes.
« Les professionnels ont besoin d'un dispositif qui mesure les prix de revient et leur évolution. En s'appuyant sur une batterie de référentiels, ils pourront plus facilement renégocier leurs tarifs. Nous devons donc, de notre côté, garantir la crédibilité des indices. C'est un enjeu important pour la régulation du marché », assure Michel Hirou.
Reste à savoir si les référentiels par métier devront être publiés ou non dans une publication officielle, tel le Bulletin du ministère des Transports. Une question qui oppose les fédérations professionnelles depuis le début de l'année. TLF et l'Unostra refusent catégoriquement une telle officialisation, craignant qu'elle n'interfère dans les négociations tarifaires entre les transporteurs et leurs clients au détriment des premiers. TLF y voit même une forme de régulation économique, par la restauration d'une « pseudo TRO (tarification routière obligatoire) ». Pour sa part, la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) soutient le projet, estimant que les entreprises ont besoin d'outils incontestables pour pouvoir argumenter et chiffrer leurs demandes de revalorisations tarifaires. « Au cours de l'été, les divergences se sont faites encore plus marquées » observe Michel Hirou. Le conseil d'administration du CNR devait se prononcer le 18 septembre. Une réunion reportée au 2 octobre en raison de plusieurs défections, dont celle du président du CNR Jean-Louis Amato retenu Outre-Atlantique. En son absence, difficile de trancher : la vice-présidence est assurée conjointement par René Petit, président de la FNTR et Alain Fauqueur, président de TLF.