La législation européenne prévoit, qu’au plus tard en 2030, on compte le long des autoroutes des places de parking sûres pour les poids lourds tous les 100 km. On en est loin. Pour atteindre cet objectif, il faudrait créer 100 000 places de parking au sein de l’Union européenne. Et sur les places existantes, seules 30 % répondent aux standards de sécurité et de confort des chauffeurs qui ont été définis au printemps dernier par la Commission européenne et qui pourraient être prochainement entrés dans la loi. La question est d’autant plus urgente que la situation actuelle – parkings surchargés, sales et peu sûrs – est considérée comme l’un des facteurs expliquant la pénurie de conducteurs dont souffrent les pays membres. « Au sein de l’UE, on a des réglementations sur le temps de travail pour les chauffeurs de poids lourds, avec des pauses et des jours de congé à respecter. Si tout cela figure dans la loi, il faut aussi avoir les infrastructures nécessaires », insiste Marc Billiet, responsable transport routier de marchandises à la délégation IRU à Bruxelles. Au sein de la branche, différentes opinions prévalent selon que la quantité (le nombre de places disponibles) l’emporte ou non face à la qualité (le respect de standards sécurité-confort). La Commission espère que la définition de standards communs à tous les pays de l’Union stimulera l’investissement privé dans le domaine, alors qu’il est de plus en plus difficile pour les municipalités de trouver l’espace nécessaire, d’obtenir l’acceptation des populations et d’accorder les autorisations indispensables à la construction de nouveaux espaces. Les places de parking pour poids lourds sont associées, par les riverains, à une nuisance sonore et environnementale, ainsi qu’à la violence, au vol de cargaisons, voire à la présence de réfugiés clandestins.
Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR, a été nommée présidente du Comité européen de dialogue social sectoriel du transport routier le 9 décembre. Ce comité a pour objectif de favoriser le dialogue entre partenaires sociaux au niveau européen, avec un mandat « clé au moment des négociations en trilogue [entre les Parlement et Conseil européens et la Commission européenne] sur le paquet Mobilité 1 et où 15 fédérations professionnelles européennes ont lancé un appel solennel aux parties prenantes pour aboutir à un accord précisément sur les questions sociales », note la FNTR dans un communiqué. Plusieurs dossiers attendent un accord, notamment sur le cabotage, les temps de conduite et de repos mais aussi le détachement des travailleurs.
Les chiffres relatifs au dynamisme économique des transporteurs français reflètent l’absence de rebond de la croissance économique française en 2019. Le baromètre du cabinet de conseil en optimisation du transport BP2R indique que si le secteur affiche une croissance bien supérieure aux années 2012-2015, il reste loin de la vitalité de 2017. Ainsi, 56 % des transporteurs français indiquent une croissance du volume global transporté par route en 2019, contre 61 % en 2018 et 77 % en 2017 ; 42 % d’entre eux envisagent une croissance de leur activité dans les six prochains mois (– 11 points par rapport à 2018). Du côté des transporteurs européens, 56 % indiquent une croissance du volume global transporté par route en 2019, en repli de 34 points par rapport à 2018.