Actu-Transport-Logstique.fr : Dix-huit mois après sa création, FretLink annonce une levée de fonds de 6 millions d'euros. Qu'allez-vous faire de cette somme ?
Paul Guillemin : Nous allons investir environ un tiers de cet argent dans le développement de notre produit et deux tiers dans les recrutements. Nous sommes aujourd'hui 30 collaborateurs, et nous prévoyons entre 30 et 50 embauches dans les 12 mois qui viennent.
ATL : Quelles sont les améliorations que vous envisagez d'apporter à votre outil technologique ?
P.G. : Nous avons beaucoup travaillé sur le produit avant de le lancer sur le marché, durant 18 mois. Mais il y a toujours de nouvelles fonctionnalités à déployer pour accompagner les évolutions. Exemple : la lettre de voiture électronique désormais adoptée par la France. Nous allons tester puis mettre en œuvre d'ici le mois de juin un service qui permettra de renseigner directement la e-CMR à partir de l'ordre de transport, avec à la clef un gain de temps considérable pour les transporteurs. Nous poursuivons également en permanence l'amélioration des algorithmes de recherche pour une adéquation optimale entre l'offre et la demande.
ATL : Est-ce que vous vous définissez comme une plate-forme de mise en relation entre chargeurs et transporteurs ?
P.G. : On ne veut surtout pas être réduits à ce rôle, même si nous pouvons répondre à des besoins ponctuels. Nos clients sont essentiellement des entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires allant de 20 M€ à 500 M€ et gèrent un budget transport de plusieurs millions. Ils attendent donc bien autre chose qu'un outil de mise en relation. Nous leur proposons un accompagnement global de pilotage et d'optimisation des flux. Et pour cela, on a fait le choix de construire un vrai bureau d'étude en interne qui va nous permettre d'étudier leur plan de transport pour leur faire une proposition d'organisation. Les recrutements que nous prévoyons visent d'ailleurs en partie à renforcer ce pôle d'expertise. Ensuite seulement intervient notre outil technologique, qui va en effet permettre d'automatiser un certain nombre de tâches et d'apporter de la transparence dans les opérations. Quant aux transporteurs, ils peuvent profiter de meilleures marges grâce un accès direct au marché. En digitalisant le process d'affrètement, on réduit les coûts et l'on peut restituer une part des économies à l'industriel et une part au transporteur.
On double notre chiffre d'affaires tous les mois
Paul Guillemin, Pdg de FretlinkATL : Comment se porte aujourd'hui l'entreprise FretLink ?
P.G. : Nous constatons un développement rapide puisque notre chiffre d'affaires double tous les mois. On était à environ 120 000 € en mars et on devrait atteindre 500 000 à 600 000 € en juin, l'objectif étant d'atteindre le million d'euros mensuel à horizon d'ici un an. Le nombre de clients industriels, lui, approche désormais les 500, et nous nous appuyons sur un réseau de 2 500 transporteurs qui représentent environ 60 000 camions. Une cinquantaine de nouveaux transporteurs nous rejoignent chaque semaine.
ATL : Dans le cadre de votre levée de fonds, vous évoquez un développement européen. Où en est ce projet ?
P.G. : Notre objectif premier est de consolider notre croissance en France. Mais depuis fin février-début mars, à la demande de nos clients, nous avons commencé les expéditions vers les pays limitrophes, notamment la Belgique, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et le Royaume-Uni.