Vincent Girma : Dans la logistique et le transport, les acheteurs décident de faire des appels d’offres non plus seulement français mais européens. Des clients, des grands groupes mais aussi des PME, nous ont souvent demandé si nous étions à Milan, à Francfort… Je m’étais posé la question d’ouvrir des agences dans plusieurs pays, mais cette solution aurait requis de gros investissements et, surtout, aurait pris des années. J’ai donc réuni les dirigeants de ASAP.be de Belgique, d’Expertum d’Allemagne, d’Orienta d’Italie et Pologne et de Talenter du Portugal l’année dernière pour leur présenter le projet d’un partenariat. R.A.S est aussi présent en Espagne et au Luxembourg, nous couvrons donc huit pays, ce qui nous permet de proposer des solutions européennes à nos clients. Ce format nous permet par ailleurs de garder un caractère PME, de proximité, ce qui aurait été plus compliqué si nous étions devenus un grand groupe de travail temporaire européen.
V. G. : L’objectif était de rassembler des acteurs ambitieux qui partageaient notre orientation client, notre grand intérêt pour la qualité de services, ainsi que notre âme d’entreprise familiale qui nous garantit une grande flexibilité, grâce à des structures décisionnelles allégées. J’ai identifié des entreprises de travail temporaire, des PME familiales, dont les patrons sont propriétaires, et qui ont mis au centre de leurs préoccupations la qualité de service, pour les intérimaires comme pour les clients : l’humain est très important. Par exemple en Belgique, Ruben Peumans, P-dg de ASAP.be, a repris l’entreprise de sa famille. Comme le nom du groupe l’indique, ils sont dans la réactivité, comme nous, et leur devise est « Enjoy your job ». Nous partageons ainsi la même philosophie.
V. G. : Nous avons monté une structure, un groupement d’intérêt économique européen, dont le siège est à Paris. Il y a un travail collaboratif pour répondre aux grands groupes, mais aussi aux PME qui auront besoin d’un accompagnement en termes de recrutement. Ce n’est pas seulement un accord mais une vraie entreprise qui va permettre de répondre de manière européenne, de communiquer tout en conservant chacun notre identité nationale. Les partenaires sont présents sur l’ensemble de leur territoire national. Ils connaissent très bien leur marché et peuvent ainsi fournir un service de qualité.
V. G. : Les partenaires sont plus généralistes que nous. Ce groupement propose des solutions complètes et cohérentes non seulement pour les entreprises du secteur du transport et de la logistique mais aussi de l’hôtellerie, du bâtiment, de la distribution et des services, grâce à de solides connaissances de ces secteurs et des marchés locaux. Plus particulièrement dans le transport, nous avons identifié chez chaque partenaire un interlocuteur pour accueillir les demandes d’autres pays afin de les traiter dans son réseau, dans la bonne agence avec le bon savoir-faire.
V. G. : Oui, dans les cinq prochaines années, le groupement Eurotemps vise à s’étendre en renforçant davantage sa couverture sur les marchés cibles actuels, avec une portée géographique à d’autres pays européens. Il explorera d’autres offres de services. Dans notre partenariat, nous avons convenu que chaque société avait l’exclusivité sur son pays d’origine mais toutes les sociétés peuvent aller chercher des développements dans les pays qui n’ont pas été identifiés au départ. Nous ne souhaitions pas former un groupement qui comprendrait trop d’acteurs afin de pouvoir prendre rapidement les décisions. Par exemple, je n’ai pas d’exclusivité au Luxembourg et en Espagne. Un partenaire peut donc ouvrir des agences en Catalogne s’il le souhaite.