Le TRM espagnol est en souffrance. En tonnage, la baisse est de 3,1 % par rapport à la même période de 2022, soit un volume de 387,6 Mt alors que l’activité avait déjà reculé de 4,3 % pendant le deuxième trimestre 2023. Sur neuf mois, la progression est de 0,95 %. L’activité internationale fléchit à un rythme moindre (-1,6 %). Sur le marché domestique, l’activité entre villes au sein d’une même région, qui représente plus de la moitié du volume total, diminue de 4,5 %. Le transport urbain ne baisse que de 1,2 %, conséquence de la résilience des flux liés au commerce électronique.
Ces chiffres s’expliquent par le ralentissement de l’économie espagnole et notamment de la consommation des ménages, durement touchée par l’inflation. Et les perspectives ne sont guère favorables. À la Confédération espagnole du transport de marchandises (CETM), la principale organisation professionnelle du secteur, on estime que les statistiques du quatrième trimestre de 2023 indiqueront également un recul qui se prolongera au moins pendant le premier semestre de 2024. L’Association du transport international routier (Astic), qui rassemble les entreprises qui travaillent à l’international, table sur une hausse modeste de 1,6 % de l’activité internationale en 2024
Inflation des coûts
Cette conjoncture médiocre coïncide avec une hausse des coûts. Le prix du gazole a reculé au cours des derniers mois mais il est encore supérieur au niveau de la fin de 2021. Le gouvernement a décidé de ne pas prolonger en 2014 la ristourne (5 centimes/litre pendant le quatrième trimestre de 2023), contrairement aux souhaits de la profession. Les hausses de salaires (entre +3 % et +5 % pour le salaire de base en 2024 selon les conventions collectives provinciales) et des cotisations sociales ajoutent une pression supplémentaire.