En présentant les comptes de Geodis en 2001, Pierre Blayau, qui a pris les rênes du groupe il y a un an, n'a évidemment pas caché les difficultés : « depuis une quinzaine de mois, le groupe est engagé dans une remise à niveau de ses structures et de ses comptes. L'exercice 2001 a subi les conséquences de cet assainissement. » C'est le moins que l'on puisse dire. Le CA du groupe est en très légère hausse de 2,4 % pour atteindre 3,5 Md€. Le résultat d'exploitation est en hausse sensible de 71 % à près de 35 millions d'Euros. Mais le président de Geodis reconnaît que cette performance est principalement due à la sortie du périmètre d'actifs non rentables comme United Carriers. La plus mauvaise nouvelle vient évidemment du résultat net qui plonge à - 138 M€. Avec deux raisons principales : le coût de la fermeture d'United Carriers (qui a coûté entre 50 et 60 M€) et la dépréciation d'actifs incorporels.
Ce résultat pèse lourdement sur le niveau du résultat du groupe SNCF. En effet, la SNCF, dont le chiffre d'affaires en 2001 a été de 14,2 Md€, a enregistré une perte nette (groupe) de 140 M€ contre un bénéfice de 177 M€ en 2000.
Autre conséquence : chez Geodis, les capitaux propres régressent à 105 millions d'euros et font ressortir un gearing (endettement sur capitaux propres) peu reluisant de 4,58. Mais une fois ce constat désagréable effectué, Pierre Blayau se veut plus offensif. D'abord en mettant en place un plan drastique d'amélioration des comptes qui doit avoir principalement pour effet d'augmenter le niveau des capitaux propres. Il a déjà eu l'occasion de présenter les mesures qu'il entend prendre (cf. L'OT n° 2160). Le président envisage pêle-mêle des cessions d'actifs immobiliers (le site des Batignolles est directement visé), la hausse du résultat d'exploitation et l'augmentation de capital.
Pour ce qui concerne l'augmentation du capital, des négociations sont actuellement menées avec les actionnaires actuels, mais également avec de nouveaux partenaires. Le montant attendu de l'augmentation de capital sera d'environ 100 M€. SNCF Participations suivra pour éviter d'être diluée. Quant à l'arrivée de nouveaux partenaires, il faudra attendre avant d'en savoir plus, mais les discussions en cours avec Bolloré, La Poste et Schenker ont été confirmées.
Enfin, Pierre Blayau attend également beaucoup de la nouvelle réorganisation du groupe. L'activité est désormais répartie en trois pôles : messagerie-express, route et logistique internationale (regroupant à la fois les activités d'overseas et de logistique industrielle et de distribution). Ces trois activités sont encadrées par deux « task force », Geodis Solutions (qui réunit des experts techniques et métiers) et Geodis Réseaux (qui est là pour optimiser les réseaux de distribution). Le président a promis une année 2002 de relance et une année 2003 de consolidation. L'échec et le remord ne lui sont plus permis.
