[Dossier JO] Vincent Le Duff (TLF et MFCTR) : « L’impatience monte chez les transporteurs »

Vincent Le Duff, président du conseil régional Ile-de-France de l’Union TLF et dirigeant de l’entreprise MFCTR

Si les Jeux olympiques s’annoncent sportifs pour les transporteurs durant la période de l’événement, ils apparaissent aussi comme une occasion de mettre en avant le transport et la logistique. Le point de vue de Vincent Le Duff, président du conseil régional Ile-de-France de l’Union TLF et dirigeant de l’entreprise MFCTR.  

L’Officiel des Transporteurs : Est-ce que cet événement est une nouvelle occasion de démontrer le rôle essentiel du secteur du transport et de la logistique ?

Vincent Le Duff : C’est souvent lors des crises, comme lors du Covid, qu’on se rappelle combien les transporteurs et les logisticiens sont des organes vitaux de notre économie. On oublie souvent que tous les grands évènements comme tous les moments de la vie quotidienne d’une entreprise ou de nos concitoyens sont rendus possibles par le travail et le professionnalisme des entreprises du transport et de la logistique. Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont une occasion de le rappeler haut et fort : nous pouvons être fiers de nos métiers car ils sont des organes vitaux de notre vie économique et sociale !

Mais la flexibilité et la réactivité des transporteurs seront mises une nouvelle fois à l’épreuve, n'est-ce pas ?

V.L.D. : Tous les jours, c’est 500 000 colis qui sont livrés en moyenne à Paris. C’est 4,4 millions de livraisons ou enlèvements qui sont réalisés chaque semaine en Île-de-France. La logistique urbaine est déjà soumise à des défis importants auxquels nous travaillons quotidiennement au sein de l’Union TLF. C’est dans ce contexte que les Jeux Olympiques et Paralympiques (549 épreuves sportives en tout) vont solliciter encore davantage les équipes du fait des contraintes imposées à la circulation, principalement en Ile-de-France. C’est le premier savoir-faire des transporteurs et des logisticiens que de savoir s’adapter à de nombreuses contraintes pour satisfaire les attentes de leurs clients. Reste à garantir aux professionnels que les conditions soient réunies pour qu’ils puissent anticiper au mieux avec leurs équipes et leurs clients.

Certains acteurs du transport et de la logistique regrettent un flux d’information parcellaire, qui arrive au compte-goutte. Qu'en est-il au sein de l'Union TLF ?

V.L.D. : L’Union TLF se mobilise depuis 2019 pour porter la voix des transporteurs et logisticiens auprès des autorités organisatrices des Jeux. Nous nous appuyons sur les remontées opérationnelles d’un groupe de travail interne à l’Union TLF d’une cinquantaine d’adhérents particulièrement impactés. Dans nos échanges avec les autorités publiques, nous cherchons à obtenir des informations précises, objectives et le plus en amont possible. Aujourd’hui (à mi-mai, ndlr) les grands principes liés aux voies réservées et aux zones de sécurité sont connus, mais il reste des zones d’ombre à lever de manière urgente, notamment en matière d’accès aux zones de sécurité, de circulation du transport de matières dangereuses et de fonctionnement de la plateforme de Roissy. Nous devons obtenir des clarifications sur ces sujets si nous voulons éviter des difficultés d’organisation importantes.

Sur quels autres points l’organisation attend-elle encore des clarifications ?

V.L.D. : L’Union TLF porte trois demandes de clarifications. La première, qui remonte de nos adhérents, concerne la livraison dans les zones rouges. Nous avons réussi à obtenir que les véhicules motorisés destinés à la livraison puissent, dans certaines conditions, y accéder. Mais nous n’avons pas à ce jour les réponses à nos interrogations sur les conditions précises d’accès. La plateforme de la préfecture de Police de Paris permettant d’obtenir l’accès à ces zones n'est toujours pas active (hormis pour la cérémonie d’ouverture). Et nous ne connaissons toujours pas les créneaux horaires évoqués par le préfet Laurent Nunez pour livrer dans ces zones. L’impatience monte chez les transporteurs qui attendent ces informations pour pouvoir s’organiser avec leurs clients. Nous avons besoin de ces éléments avant la fin du mois de mai et nous avons besoin qu’ils fassent l’objet de textes réglementaires. Deuxièmement, nous attendons des clarifications relatives au transport de matières dangereuses. La préfecture de Police souhaitait initialement interdire tout transit de la région Ile-de-France. Nous demandons à ce qu’un corridor soit créé à minima sur l’A104.

D’autres détails que vous attendez ?

V.L.D. : Il était prévu au départ qu’aucune matière dangereuse ne puisse être livrée dans les périmètres de sécurité. Sur ce point, nous sommes en train de travailler avec les autorités pour qu’une liste de dérogations soit établie, notamment pour les biens de première nécessité. Enfin, les acteurs de la plateforme de Roissy déplorent à ce jour un manque d’informations sur la gestion du cargo pendant les Jeux. La crainte est réelle que la priorité donnée aux voyageurs ne créé de réelles difficultés pour la partie logistique sur le deuxième aéroport de fret européen.
Certaines activités vont être particulièrement impactées et nécessitent un traitement spécifique. Je pense, par exemple, à la livraison d’échafaudages qui seront interdits dans Paris. C’est pourquoi l’Union TLF a porté une demande visant à inclure les Jeux Olympiques et Paralympiques dans le motif de circonstances exceptionnelles pour bénéficier de l’activité partielle auprès du ministère du Travail. Nous sommes en attente de retour sur ce point.

 

 

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