Présenté en avril dernier, EZ-Flex, l’utilitaire électrique expérimental conçu par Renault, a trouvé son premier client test. À l’occasion du salon Viva Technology, qui s’est tenu du 16 au 18 mai 2019 à Paris, le constructeur a indiqué qu’il confierait les clés de cet utilitaire modulable au groupe La Poste “afin de mieux comprendre les usages futurs de la livraison urbaine” du premier et dernier kilomètre. Renault a ainsi préparé une douzaine d’exemplaires d’EZ-Flex et compte les prêter à plusieurs professionnels, entreprises ou collectivités européennes. “Une de ces expérimentations concernera une société logistique en France”, souligne Bernard Renaux.
Diversité de modules arrière
Conçu dans l’optique d’une empreinte au sol optimisée, l’EZ-Flex propose un chargement de 3 m3 avec une taille compacte : 3,86 m de long pour 1,65 m de large, avec une hauteur de 1,88 m qui lui permet l’accès aux parkings. La partie avant a été réduite, tout en offrant une vision haute au conducteur. Il est possible de gagner un demi-mètre cube supplémentaire en rabattant le siège passager.
Le rayon de braquage de 4,5 m offre une bonne maniabilité dans les rues d’un centre-ville. Le chargement arrière est optimisé grâce à une hauteur de chargement ergonomique (760 mm du sol) et des ouvrants qui permettent d’accéder facilement à toute la surface de chargement. Le véhicule a également été conçu pour permettre une grande diversité de modules arrière : en fourgon avec un filet, comme celui présenté sur le salon Vivatech sur le stand de la Poste, ou en plusieurs compartiments, de manière à séparer les colis de différents prestataires, exigence parfois imposée par des acteurs du e-commerce.
Le véhicule dispose d’une autonomie de 200 km, jugée suffisante pour des tournées urbaines. “Les logisticiens avec lesquels nous avons travaillé pour concevoir l’EZ-Flex nous ont indiqué avoir besoin de 100 à 150 km par jour, et la possibilité d’une charge rapide”, avance Bernard Renaux, chef de projet innovation au sein du groupe Renault.
Méthode agile
“Avec la Poste, l’expérimentation va durer deux ans avec des boucles de six mois pour tester et améliorer le véhicule en fonction des retours des postiers pour la distribution de colis”, précise Bernard Renaux. “Chaque paramètre sera étudié : le nombre de portières claquées, le nombre de fois où le facteur montera et descendra les marches – volontairement réduites –, de quel côté les facteurs vont rentrer, par la gauche ou par la droite. C’est aussi la raison qui nous a amenés à mettre un plancher plat pour faciliter la circulation”, poursuit-il. Ces données, qui concernent aussi la géolocalisation, le kilométrage, la vitesse, l’autonomie, les ouvertures des différents ouvrants ou le nombre d’arrêts, seront ensuite remontées via la connectivité du véhicule en temps réel, ou une fois par jour.
Pour le constructeur, cette relation étroite avec les utilisateurs inaugure une nouvelle démarche pour préparer et concevoir ses véhicules, en mode agile, rarement appliquée dans le monde automobile.