Tous sont jugés pour blessures ou homicides involontaires, voire les deux, l'instruction ayant fait apparaître leur responsabilité dans l'accident qui, le 10 novembre 1993, a fait 15 tués et 53 blessés. En six minutes, 46 voitures et 6 poids lourds s'étaient percutés. Parmi les charges retenues contre les prévenus figurent la vitesse excessive compte tenu de mauvaises conditions météo, le non respect des distances de sécurité et le manque de prudence. Eux-mêmes victimes, neuf des accusés se sont parallèlement portés partie civile. A l'origine de cette chaîne de collision, la fumée dégagée par l'éclatement d'un pneu sur la remorque d'un poids lourd britannique. L'hypothèse d'une usure des freins n'a pu être vérifiée en raison de la destruction du véhicule. Mis en examen et écroué après l'incendie, le conducteur a bénéficié d'un non lieu : les experts ont estimé que la probable défectuosité du sytème de freinage ne pouvait lui être imputée. Le garagiste toulousain qui avait révisé le poids lourd deux mois auparavant a également été mis hors de cause. Seul son « manque de compétence professionnelle » a été relevé. De même, les chauffeurs de deux autres poids lourds - dont un Hollandais - sont « blanchis » : ils n'ont pas heurté d'autres véhicules et l'enquête n'a pas établi d'infraction. En revanche, la justice tient pour responsables tous les conducteurs qui ont percuté leur prédécesseur. C'est notamment le cas d'un routier portugais ainsi que d'un polonais à l'origine de l'incendie final. Chargé de 24 tonnes de papier, le camion de ce dernier a provoqué l'explosion des réservoirs des automobiles dans lesquelles il est venu s'encastrer. Mariusz Pawlowski affirme avoir décéléré au moment de l'accident, mais les experts contredisent son témoignage. Dix huit mois de prison sont requis à son encontre. Les peines prononcées à l'issue de l'audience, le 25 janvier, pourraient être couvertes par la loi d'amnistie. Ce procès intervient alors qu'est publié le premier bilan de la Sécurité routière pour 2001. Avec 7 616 tués contre 7 643 en 2000 (- 0,4 %) et 8 029 en 1999, la diminution du nombre de victimes de la route accuse un ralentissement.
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Deux chauffeurs au tribunal
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