Financialright – qui réclame 867 M€ de dommages et intérêts aux principaux constructeurs européens – vient d’annoncer son intention de faire appel de la décision, ouvrant un nouvel épisode de cette affaire qui occupe les tribunaux depuis quelques années. Les constructeurs européens de véhicules industriels sont accusés de s’être consultés sur leurs listes de prix entre 1997 et 2011. Près de 3 200 transporteurs européens ont regroupé leurs plaintes, portant sur la vente de 84 000 véhicules achetés à prix fort, et confié à Financialright le soin de les défendre. Le tribunal de Munich a considéré que cette procédure violait en plusieurs points la loi sur les services juridiques en droit allemand. Les plaintes groupées étaient interdites en droit allemand jusqu’à l’automne 2018. Le législateur avait finalement décidé de revenir sur cette interdiction dans le sillage du scandale sur les moteurs diesel truqués de Volkswagen. « Nous avons perdu une mi-temps, je suis optimiste pour la seconde », explique Martin Bulheller, le porte-parole de la fédération des transporteurs et de la logistique BGL, qui avait conseillé à ses membres de se joindre à la plainte groupée. La procédure est également soutenue par la fédération des transports BWVL, et celle des déménageurs AMÖ. « Cette affaire va encore durer des années, et va aller jusqu’à la Cour fédérale de justice », estime de son côté le spécialiste des questions de cartels, Jens Steger.
Près de 110 autres procédures sont en cours contre les constructeurs à travers l’Allemagne, notamment une plainte de Deutsche Bahn portant sur 500 M€ de dommages et intérêts, ainsi qu’une seconde plainte de Financialright, portant cette fois sur 541 M€. L’affaire du cartel des camions avait valu aux constructeurs une amende de 2,93 Md€ de la part de l’Union européenne en 2016. De son côté, Scania avait été condamné à une amende de plus de 800 M€ dans une autre procédure.