Plus de 800 entreprises lituaniennes de transport sont aujourd’hui actives en dehors de leurs frontières. Les transporteurs baltes sont en effet de plus en plus nombreux à créer des dépendances à l’étranger, voire à s’exiler vers le centre géographique de l’Europe, en raison du rapatriement obligatoire imposé par le paquet Mobilité adopté par l’Union européenne. Cette disposition, qui oblige les conducteurs à rentrer dans le pays de leur immatriculation toutes les huit semaines, contraint les transporteurs baltes à effectuer de longs trajets -souvent à vide- pour respecter la réglementation. En conséquence, de plus en plus de transporteurs lituaniens s’installent en Pologne ou en Allemagne, le plus gros marché européen pour les transports. Les Pays-Bas et le Danemark assistent aussi à une augmentation des filiales créées par des Baltes.
Environnement fiscal favorable
L’exode des entreprises lituaniennes vers l’Ouest se poursuit depuis plusieurs années déjà. Les entrepreneurs optent pour des pays où l’environnement fiscal est le plus favorable. Dès 2019, les experts de la société de conseil Savesta Consulting et de la fédération des transporteurs Linava ont calculé qu’un transporteur disposant de 40 camions pourrait économiser jusqu’à 50 000 euros par an en délocalisant son activité à l’étranger, rien qu’en matière d’assurance. L’augmentation du salaire minimum de 122 euros par mois (270 euros, charges comprises) décrétée en 2019 par la Lituanie, la limitation imposée par Vilnius au recrutement de routiers issus de pays tiers, le coût élevé de l’immobilier en Lituanie et l’introduction du paquet Mobilité ont depuis accéléré la tendance.