Après avoir adopté en 2022 un pacte pour une logistique urbaine durable et résiliente, cette année Nantes Métropole a signé une nouvelle convention avec le groupe La Poste pour « une logistique urbaine plus durable ». Pourquoi cette démarche ?
Nous nous sommes rendus compte que nous pouvions réinventer certains flux pour permettre aux acteurs économiques d'avoir des nouveaux outils et l'accessibilité de leurs produits à leurs clients. Ce partenariat a permis la mise en place de lockers en centre-ville.
La métropole comme les acteurs de la livraison, nous devons être les plus exemplaires possibles pour montrer le chemin qu'est celui d'une logistique urbaine durable. À ce titre, nous sommes également en discussion continue avec des transporteurs, comme DB Schenker, Stef, STG, Kuhne&Nagel... Ces derniers ont commencé à convertir leur flotte vers l’électrique et nous avons besoin de leur regard.
L’enjeu est aussi d’avoir une réflexion sur notre stratégie foncière pour permettre in fine de mieux décarboner les flottes.
Nous pourrions imaginer demain des modèles plus conséquents d'hôtels de logistique urbaine et regardons avec intérêt ce qui a été fait à Lyon. Nous souhaitons également développer la logistique fluviale urbaine et nous s’inspirer du modèle strasbourgeois.
Justement, la logistique urbaine est fortement consommatrice d’un foncier devenu rare sur la métropole nantaise. Laquelle pourrait avoir besoin d’environ 10% de surfaces logistiques supplémentaires à horizon 2030, soit 60 hectares de foncier. Comment Nantes métropole compte procéder ?
La métropole fait partie du consortium du projet européen Decarbomile et, à ce titre, plusieurs projets sont en réflexion. Mais il est encore trop tôt pour en parler car nous sommes qu’à mi-parcours et n’avons pas encore validé toutes les expérimentations centrées sur la cyclologistique et la mise en place de micro-hubs. Certains projets pourraient sortir de terre rapidement. Nous faisons les derniers arbitrages car l’enjeu est de bien positionner ces hubs, en fonction des flux notamment, pour ne pas mettre en difficultés certains acteurs.
Nous pourrions aussi imaginer demain des modèles plus conséquents d'hôtels de logistique urbaine et regardons avec intérêt ce qui a été fait à Lyon. Nous souhaitons également développer la logistique fluviale urbaine et nous s’inspirer du modèle strasbourgeois. A ce titre, VNF (Voies navigables de France) a lancé une étude de faisabilité et de programmation d'une estacade fluviale et de ses abords à Nantes au lieu-dit ”San Francisco”.
La réglementation d'accès au centre-ville a déjà été modifiée. De quelle façon Nantes tente d'optimiser sa logistique urbaine ?
Nous sommes déjà très vigilants sur l’impact des chantiers de centralités qui amènent une contrainte nouvelle et assez forte pour les transporteurs en bloquant une partie des flux du centre-ville. Par ailleurs, l’aménagement de nouvelles aires de livraison est en réflexion. Mais il va falloir faire évoluer le cadre réglementaire à l’échelle nationale si nous voulons pérenniser nos expérimentations. Enfin, nous prévoyons de densifier le réseau d’avitaillement en bornes de recharge électrique. Pour l’heure, nous regardons là où il y a de l'offre privée dans le but de pallier les carences dans certains territoires.