Interrogé sur le plateau de TF1 sur la possibilité d’un retour de l’écotaxe, la réponse du nouveau ministre des Transports François Durovray n’a pas manqué de retenir l’attention des professionnels du TRM et des fédérations professionnelles.
« Nous avons aujourd’hui des infrastructures ferroviaires et routières importantes et de qualité dans le pays avec des très grands défis d’investissements. Des défis qu’il faut partager avec les français, qui concernent la maintenance de ces équipements mais aussi leur transformation pour réussir la transition écologique, pour mettre notamment plus de transport public sur la route » déclare-t-il dans un premier temps.
Lorsque le journaliste lui demande de préciser, il ajoute : « Il faut des recettes, je me suis adressé à l’ensemble des partenaires, aux présidents de régions, aux présidents de Métropole. J’ai proposé une rencontre pour voir de quelle manière avancer ensemble et trouver des solutions. » Avant de préciser : « Nous sommes au début de ce nouveau gouvernement, le premier ministre va faire sa déclaration de politique générale la semaine prochaine, il a demandé à l’ensemble des ministres de faire remonter des propositions, il appartiendra au premier ministre d’indiquer ses priorités ».
De vives réactions
L'Union TLF a réagi au quart de tour avec la diffusion d'un communiqué : celle-ci « appelle à tout faire pour éviter de revivre un fiasco qui a coûté plusieurs milliards d’euros au contribuable, et généré des mouvements de rejet massifs (bonnets rouges). Dans un contexte de grandes difficultés économiques des transporteurs, avec une vague de défaillances inédite depuis les années 1990, ce nouvel impôt viendrait à nouveau grever la compétitivité du pavillon français et mettre directement en péril de nombreuses TPE-PME de notre secteur. »
L’OTRE s’est également exprimée, par la voix de son directeur général Jean-Marc Rivera : « De tels propos, quelques jours seulement après la formation du Gouvernement tant attendue, sont un signal très négatif envoyé à la filière, pour qui les défis et menaces sont déjà nombreux ».
« La ratification d’une ordonnance, à l’été 2023, autorisant les régions volontaires à instaurer un dispositif similaire à celui des écotaxes régionales, fut un nouveau révélateur du décalage croissant entre les réalités des transporteurs routiers et les décisions administratives. », ajoute-t-il.
L’OTRE appelle les régions à ne pas instaurer cette mesure et le nouveau ministre à revoir sa position sur le sujet.
Contactée, Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR, note avoir trouvé le ministre assez prudent dans ses propos. "S'il souhaite le retour d'une écotaxe nationale, cela ne se fera pas de si tôt : il va falloir modifier la loi et se payer l'opposition farouche des transporteurs, notamment de la FNTR !"
"Le problème - et c'est le même dans tous les secteurs - c'est qu'on a l'impression de payer sans arrêt mais que l'argent n'arrivent pas où il devrait, à savoir pour financer les infrastructures. C'est fatigant, car ce sont les mêmes sujets qui reviennent sans arrêt car personne n'en a une approche globale. La question est de savoir comment avoir des routes de qualité sans pénaliser les transporteurs, qui contribuent au dynamisme des territoires et qui doivent financer leur transition énergétique. Car si on nous prend cette fiscalité, c'est toujours ça de moins qu'on ne pourra investir."
La FNTR a indiqué que ses fédérations Alsace et Grand Est organiseraient une mobilisation le 7 octobre contre l'écotaxe régionale.
Actuellement, plusieurs projets d'écotaxes régionales sont sur la table, en Alsace et dans la région Grand Est. Les syndicats professionnels sont déjà fortement mobilisés contre.