La réforme allemande de la « Maut » va dans deux directions. Conformément aux attentes de Bruxelles, le nouveau péage prendra désormais en compte les émissions de CO2. Cette partie de la réforme s’appliquera dès décembre aux poids lourds sur l’ensemble du réseau soumis au péage, c’est-à-dire les autoroutes et une partie du réseau des routes nationales. Dans un second temps, le péage sera étendu aux camionnettes de 3,5 à 7,5 tonnes, à l’exception de celles des artisans. Autre nouveauté de cette réforme, les véhicules zéro émission seront entièrement exemptés de la taxe. Avec la réforme, le gouvernement fédéral mise sur une augmentation des recettes de 26,6 Mds€ pour les années 2024 à 2027. Les représentants des transporteurs ont tenté jusqu’au bout de faire capoter le projet. Selon une étude réalisée par la fédération allemande des transporteurs et de la logistique (DSLV), la hausse du péage poids lourds engendrera une hausse des frais de livraison de 81 %. En prenant en compte la hausse des tarifs déjà appliquée en janvier dernier, le coût des transports aura augmenté de 93 % sur un an, selon les calculs de la fédération. « La seule solution pour les transporteurs serait de passer aux véhicules électriques, estime le président du DSLV, Frank Huster. Ce qui est encore totalement illusoire. Pour cela, on manque de capacités de production d’électricité, de bornes de rechargement, de surfaces et d’aides de l’État pour l’achat des véhicules. »
La Commission des transports du parlement autrichien s’est prononcée en faveur d’une augmentation du péage pour les poids lourds. Avec cette réforme de la loi sur le péage et sur l’Asfinag (la société dédiée à la planification, la construction et la gestion des infrastructures autrichien) le gouvernement mettra en application les dispositions de la directive européenne sur les coûts d’infrastructure. « Cette nouvelle réglementation est un pas vers une plus grande vérité des coûts dans le TRM », estime la ministre de la Mobilité, Leonore Gewessler. Comme en Allemagne, le péage pour le trafic lourd prend pour la première fois en compte les émissions de CO2 et le niveau des émissions sonores des véhicules. En outre, les véhicules dont la masse techniquement autorisée est supérieure à 3,5 tonnes seront désormais également soumis au péage. L’introduction du nouveau système se fera par étapes de 2024 à 2026. Afin d’éviter une hausse de l’inflation due à l’augmentation des péages, la nouvelle réglementation renonce à prendre également en compte la contribution des transports aux dégradations des routes, et donc au coût des infrastructures. La réforme fait suite à un débat enflammé dans le pays. Les partis d’opposition reprochent au Gouvernement de ne pas avoir épuisé toutes les possibilités accordées par l’UE pour la tarification du CO2. Le syndicat des transports, de son côté, critique le fait que la prise en compte des émissions de CO2 soit taxée à moins de quatre centimes d’euro du kilomètre, alors qu’en Allemagne, cette part atteint 16 centimes d’euro.
La société wallonne des autoroutes Sofico vient de publier ses nouveaux tarifs pour le péage des poids lourds et des camionnettes en vigueur dans la région. Cette nouvelle réforme des tarifs, la seconde en quelques mois, entrera en vigueur en janvier 2024 pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes. L’indexation a été calculée sur la base de l’indice des prix à la consommation publiés en août 2023, révélant une hausse de + 4,08 % Le péage autoroutier suit ainsi les fluctuations des prix des produits et services en Belgique. C’est la deuxième augmentation en quelques mois, la dernière hausse ayant eu lieu le 1er juillet dernier. Pour la catégorie Euro 6, les tarifs varieront à compter de janvier entre 0,054 euro du kilomètre pour les véhicules de 3,5 à 12 tonnes et 0,186 euro du kilomètre pour les camions de plus de 32 tonnes. Les tarifs varient de 0,108 à 0,240 euro du kilomètre pour les véhicules les plus polluants.