« Aujourd'hui, nous ne travaillons pas encore à 100 %, en particulier à l'international », constate toutefois Dominique Philippon, P-dg des Transports Philippon (42) qui acheminent bovins et broutards. La société Ayrault (79) a, elle, retrouvé la quasi-totalité de ses trafics. « Mais, nos flux sont moins bien équilibrés qu'auparavant. Nous devons donc revoir toute notre organisation », affirme Alain Ayrault, le P-dg. La fin de la crise a par ailleurs apporté davantage d'activité à certaines entreprises, comme les Transports Delaunay (36). « Il a en effet fallu prendre en charge le bétail en attente depuis plusieurs semaines dans les élevages », explique Jean-Michel Delaunay, P-dg de la société Delaunay et président de la Commission spécialisée « Animaux vivants » de la FNTR (Fédération nationale des transports routiers).
Pour autant, « même si l'activité a repris, la survie de certaines entreprises est menacée », constate François Lechat, président du GTA (groupement des transporteurs d'animaux vivants) et P-dg des Transports Lechat (rachetés par Ayrault le 1er juin). « En un mois et un demi, nous avons perdu 150 000 F », déplore Jean-Michel Delaunay. Pour les Transports Ayrault, les pertes se chiffrent à 500 000 F. Dominique Philippon a, pour sa part, été obligé de vendre deux de ses sept bétaillères. Face à cette situation, les spécialistes des animaux vivants ont réclamé des mesures d'urgence. Purement et simplement écartés des aides attribuées à la filière bovine, ils n'ont obtenu que des assouplissements, comme le report des charges. Une mesure jugée nettement insuffisante par l'ensemble des professionnels concernés. D'autant que ces derniers devraient prochainement faire face à une nouvelle réglementation plus contraignante. La proposition de loi adoptée le 9 avril 2001 par la Commission européenne (L'OT n° 2119) les obligerait à équiper les bétaillères de la ventilation et d'un contrôle de température et d'hygrométrie pour des trajets de plus de 5 heures. « Ce qui entraînerait un surcoût de 15 % sur l'achat du matériel, soit environ 210 000 F par véhicule », précise Jean-Michel Delaunay.