Pour les 51 chargeurs français interrogés par Bp2r, entre le 11 mars et le 9 avril 2020, l’amélioration de leur image reste la principale valeur ajoutée de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Ils ont ainsi répondu dans une large majorité, à 91 %, à la question de leur motivation à devenir une entreprise responsable. En deuxième position, vient l’anticipation de la réglementation (68 %) puis la différenciation vis-à-vis des concurrents en troisième position (64 %). Suivent le bien-être au travail (41 %) et l’attractivité des talents (41 %). Enfin, seuls 14 % des sondés placent la relation avec les fournisseurs dans une perspective d’amélioration de la RSE. S’agissant de savoir comment se traduit une bonne politique RSE pour leurs entreprises, 74 % des dirigeants interrogés pointent l’optimisation des coûts et les gains économiques. En revanche, ils classent l’amélioration de l’attractivité de l’entreprise auprès des investisseurs en dernier (38 % des sondés). Sur le plan financier, seuls 16 % des répondants ont prévu un budget RSE spécialement dédié au transport.
En ce qui concerne les enjeux de la RSE dans le TRM, les sondés estiment qu’ils se situent en priorité au niveau de la pollution de l’air et du changement climatique, bien avant les questions de gestion de ressources humaines. La majorité d’entre eux, soit 70 % au total, dont 93 % de grandes entreprises et 65 % des ETI, ont indiqué que leur organisation a établi des objectifs en la matière, ou qu’ils sont en cours d’élaboration pour les PME. S’agissant précisément du transport, seuls 26 % des chargeurs déclarent que celui-ci fait l’objet de plans d’action RSE spécifiques. Cependant, 75 % des répondants affirment mesurer les émissions de GES du transport de marchandises. Mais comme le rappelle Bp2r « la mesure des émissions carbonées pose la question des process et méthodologies à disposition des professionnels de la supply chain pour agir concrètement sur l’impact RSE du transport des marchandises ». En tête des outils les plus utilisés pour l’évaluation des émissions se trouve le partage de bonnes pratiques en interne (34 % des répondants). Viennent ensuite des indicateurs de suivi d’émissions de GES (32 %) et les outils de calcul les générant (30 %). Cependant, 30 % des professionnels interrogés ne savent pas de quels outils leur entreprise dispose pour mesurer ou améliorer la performance RSE de leur transport.
Les répondants ont, à 73 %, cité comme levier principal, l’optimisation logistique des expéditions, soit leur consolidation pour limiter le nombre de livraisons ou encore les efforts sur les contenants comme augmenter la hauteur des palettes pour optimiser le remplissage des véhicules. Contre toute attente, malgré « la caisse de résonance médiatique sur le sujet » aux termes de Bp2r, substituer des véhicules « verts » à des motorisations thermiques ne fait pas partie des leviers jugés applicables à leur entreprise par les répondants (43 % y font référence). Les auteurs du sondage expliquent ce résultat par le fait qu’il subsiste encore des doutes sur la pérennité des motorisations alternatives pour toute une série de prestations de transport, ou l’insuffisance de l’offre. Toutefois, le report modal est cité par 50 % des répondants. Si la question de la RSE est traitée en interne par la majorité des entreprises interrogées (79 %) certaines choisissent de s’appuyer également sur des dispositifs tiers pour bien cadrer leurs démarches, à l’instar de Fret21. Ainsi, 18 % des répondants ont rejoint un programme dédié à la réduction des émissions de GES et 34 % l’envisagent.