A chacun son portail

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Depuis l'émission d'un message court, SMS (Short Message Service) jusqu'à la connexion au système d'information de l'entreprise en passant ou non par son portail, l'offre des opérateurs télécom se diversifie. Sur la base d'un tronc commun de service, elle tend à répondre aux attentes des professionnelles et notamment celles de la route.

Qu'ils s'appellent Mobile Internet for Business pour France Telecom, Portail Intranet Mobile (PIM) pour SFR ou encore B2Bouygtel pour Bouygues Telecom, les portails arrivent en force sur le marché des télécommunications professionnelles. Reliés à l'entreprise et à son système d'information, les conducteurs l'enrichissent, en temps réel ou différé, par des informations relatives à l'exécution du transport ou prennent connaissance de l'adresse du client ou de leur prochaine mission. Connectés directement, depuis n'importe quel terminal nomade (mobile, portable, ordinateur de bord, PC, PDA...) « les pages d'accueil du portail est le point d'entrée du système d'information du transporteur et permet aux conducteurs d'accéder, en temps réel, à différents contenus et applications propres à leur métier », explique Christophe Marschall de Cegetel Entreprises - SFR.

Chaque opérateur propose tout d'abord des données propres à l'entreprise tels que annuaire téléphonique, actualité, chiffres clé... Ensuite, des services publics (annuaire téléphonique public, l'info trafic, la réservation de titres de transport, itinéraire, info bourse etc). Enfin, des applications métiers comme état des stocks, suivi de commandes et des acheminements... C'est principalement ici que la différenciation des offres s'effectue avec plus ou moins de richesse fonctionnelle et une approche plus ou moins marquée vers le transport.

La route en ligne

Road On Line s'intègre au portail Mobile Internet for Business, alias MIB, de France Télécom lancé il y a un peu plus d'un an par Orange, sa division « mobile ». Quels que soient l'équipement embarqué dans les véhicules et l'architecture informatique de l'entreprise de transport, cette solutionpermet au chauffeur de saisir ses comptes-rendus de livraison et de mettre à jour en temps réel la base de données livraison.« Destinataires et donneurs d'ordres peuvent ainsi être rapidement informés de la situation d'acheminement des colis », complète Joël Naudin directeur du marketing sectoriel Transport de France Télécom. Road On Line est testée actuellement par plusieurs entreprises-pilotes dont le Sernam. « Avec un seul équipement pour la saisie des données et la téléphonie, nous recherchons une remontée d'information en temps réel à l'attention de nos clients, pour le lancement de la facturation dès la livraison effectuée, la simplification du suivi transport, son contrôle quotidien en terme de qualité, l'optimisation des tournées, l'allégement des tâches, le contrôle continu de la productivité du chauffeur ainsi que la traçabilité », explique Denis Mistral Directeur des Systèmes d'Information du Sernam. Aussi, avec la solution Road On Line, la filiale du groupe Geodis propose-t-elle un retour d'information chauffeur au travers de deux axes : le WAP pour la signalisation en temps réel de la livraison de la marchandise, le WEB pour l'information également temps réel des clients sur leurs livraisons. « Pendant le transport, le système d'information Hermes et l'applicatif Distram du Sernam se prolongent sur le portable WAP du chauffeur. Sur l'écran d'affichage de son téléphone mobile, celui-ci dispose d'une série de services déclinée sous forme de menus déroulants qui lui permettent de renseigner la position du colis et de s'informer de l'adresse du client par exemple ou de ses coordonnées téléphoniques voire de ses horaires d'ouverture, de valider et d'enrichir les événements d'une mission, de saisir les anomalies éventuelles rencontrées. Le mobile permet également de déposer un message data dans la BAL du client et de consulter les autres missions à accomplir ». Parallèlement, son extranet est enrichi automatiquement des différents statuts saisis par le chauffeur. « Si l'ordre de mission a été modifié, le chauffeur reçoit un SMS qui l'invite à se connecter à notre système d'information, via le portail Road On line, afin de consulter les nouveaux ordres de transport », développe Denis Mistral.

Pour mettre en oeuvre la solution Road On Line, France Télécom s'est associé à trois éditeurs informatiques spécialisés dans les secteurs du transport et de la logistique : Elit filiale de Tracing Server, C2G Informatique et CJM International. Trois offres : « Road On Line Partenaire » qui relie en temps réel le système d'information du client à des moyens mobiles via Orange MIB, « Road On Line Application Echange » qui relie le système d'information du client à des moyens mobiles via Orange MIB par échanges de fichiers et « Road On Line Application Web » qui fournit aux transporteurs n'ayant pas d'exploitation informatisée la possibilité de dialoguer avec les conducteurs et d'échanger des informations. « Nous travaillons sur une quatrième formule Road On Line Tracking Tracing qui permettra de localiser les véhicules. Par ailleurs, nous élaborons avec un éditeur une offre de location de logiciel d'exploitation en mode ASP pour les TPE », précise Joël Naudin. Côté sécurité, le portail identifie le numéro entrant à partir de son numéro d'appel et l'accès est autorisé après saisie d'un login et mot de passe. Son prix est fixé à 52,8 F (8 euros) par utilisateur et par mois avec remises sur le volume !

« Pendant ces trois dernières années, nous avons connu un succès mitigé du fait d'un manque de maturité du marché. Aujourd'hui, nous nous repositionnons autour de notre métier d'opérateur et sommes ouverts à toutes collaborations avec d'éventuels éditeurs verticaux ou constructeurs d'ordinateurs de bord. Nous apporterons alors la brique communication, nos compétences et nos outils comme notre Portail Intranet Mobile (PIM) », explique Vincent Droux en charge du pôle transport chez SFR.

La période actuelle est donc davantage consacrée à finaliser certaines technologies comme les accès sécurisés au PIM dans le but de décliner par la suite des offres verticales adaptées aux transporteurs et ce avec n'importe quel mobile. D'ailleurs pour se faire une idée de l'utilité du PIM, SFR propose « aux entreprises ayant un projet d'informatique mobile de mettre à leur disposition pour une durée de trois mois des mobiles WAP, un accès à la plate-forme d'administration du PIM et cinq jours d'accompagnement de spécialistes de l'Intranet mobile », déclare Vincent Droux, convaincu qu'aujourd'hui l'effort porte davantage dans « l'éducation des clients par rapport aux nouvelles technologies ».

C'est le 17 septembre dernier que Bouygues Telecom a dévoilé son portail dédié aux entreprises soit trois ans après avoir créé sa branche Entreprises et 5 ans après l'ouverture de son réseau. Avec près de 120 pays ou destination dans le monde grâce à des accords d'itinérance signés avec plus de 243 opérateurs étrangers, l'opérateur met en avant le fait qu'il est « le seul opérateur français à offrir en Europe 100 % des pays et 100 % des opérateurs de la Communauté européenne », selon Serge Goldstein-Desroches, directeur Ligne de marché Entreprise.

Au travers de B2Bouygtel, l'opérateur propose, en complément d'un accès Internet, plusieurs solutions. Sous la forme d'un package commercialisé en mode ASP, la première offre « l'accès à tout l'univers de services comme la messagerie, l'agenda de groupe, l'annuaire de l'entreprise, un système d'alerte SMS et un espace de communication interne ». Pour les entreprises aux besoins fonctionnels plus avancés, Bouygues Telecom propose une solution intégrée dans l'environnement i-Note de Lotus et « prochainement dans celui de Microsoft ouvrant le développement d'applications métiers entre l'entreprise et ses collaborateurs itinérants ». En collaboration avec des éditeurs verticaux ou des intégrateurs spécialisés voire des constructeurs d'ordinateur de bord comme Transics, l'opérateur entend développer toutes sortes d'applications notamment dans le secteur des transports. Disponible, la gestion de flotte de véhicules à travers l'envoi d'ordres et d'informations de localisation par SMS. « Les sociétés de transport recevront ainsi en temps réel les informations des véhicules issues d'un boîtier GPS », explique le directeur.

Belgacom, une offre mixte chargeurs-transporteurs

Le portail de Belgacom a pour ambition de devenir, non pas une bourse de fret, mais la place de marché de référence du monde du transport en optimisant les relations chargeurs-transporteurs. « Sur le marché du transport routier de marchandises, nous recherchons à nous démarquer des autres offres télécom. Nous visons la remontée des données commerciales et proposons à la demande un boîtier qui enregistre les temps d'arrêt du véhicule et les temps de conduite. La traçabilité est réalisée sur une cartographie Navtech ». A travers ce portail, deux services sont disponibles. Tout d'abord un Extranet, outil de communication privée, permettant d'échanger des données et de confirmer des ordres de transport. Marketplace fermée aux seuls transporteurs du donneur d'ordres, ce dernier pourra soit commander un transport sur une base tarifaire définie, demander une cotation ou proposer une expédition à un prix qu'il aura fixé préalablement. Après une saisie des caractéristiques de l'envoi, la proposition arrive sur le site de la société Tracking et apparaît automatiquement sur les écrans de ses prestataires transport. A charge ensuite à ces derniers d'y répondre. Dans le cas d'une réponse favorable, la confirmation fait le chemin inverse et informe le chargeur. Avantages du système : la possibilité de générer des statistiques et la suppression d'appels téléphoniques ou d'envois successifs de fax.

Le tracing est le second service. Relié directement à l'Extranet, il est obtenu grâce à l'équipement du transporteur d'un terminal Palm Pilot et d'un module GPS, disposés dans la cabine du camion. Le premier autorise la remontée des informations du terrain informant des différents statuts de l'envoi (en attente, livré, avaries, réserves éventuelles, émargement électronique du destinataire...), le second assurant la localisation du véhicule. Les transmissions se font en mode GSM data SMS.

C'est l'opérateur d'origine belge qui est en charge de la commercialisation du service à l'aide de son réseau national. Pour accéder à ce service, le chargeur devra souscrire un abonnement de 1 000 F par mois tandis que le transporteur sera facturé 10 F par prise de lot. Quant aux matériels embarqués, le module GPS sera loué 10 F par jour et par camion ; « après trois ans, le transporteur en devient propriétaire », précise-t-on. « Pour le Palm Pilot, une formule identique a été adoptée avec un coût de 15 F par jour et par camion, l'appareil appartenant au transporteur au bout de 12 mois ». S'agissant des communications, elles reviennent à 1 FF le message sur le sol français, la grille tarifaire européenne étant en cours de réalisation. Pour cela, les deux entreprises, qui ont investi à ce jour dans le projet 25 MF, devront finaliser un accord avec un opérateur en télécommunication mobile ayant une couverture géographique adaptée. Compte tenu de la rareté de ce type de profil, autant dire qu'à l'international, le SMS sera majoré des coûts de raoming ! Un handicap que ne craignent pas les promoteurs de ce nouveau service qui comptent bâtir 200 Extranets cette année et profiter du développement de Belgacom sur le marché des boucles locales où il détient, d'ores et déjà en France, 9 licences. Retour sur investissement annoncé : 18 mois avec pour cible les PME de transport régional d'une cinquantaine de véhicules, « des messagers et des expressistes ».

Parallèlement à ces portails, aujourd'hui, chaque opérateur propose dans sa gamme « entreprises », les forfaits flottes capables de gérer le parc des téléphones portables d'une même société et autorisant les envois data, type de contrat les plus répandus dans le secteur des transports routiers de marchandises. Que trouve-t-on dans une offre « flotte entreprise » ? La location de mobiles (terminaux ainsi que des accessoires), un service de gestion de flotte sur le Web ou sur un autre support et un abonnement mensuel qui comprend en général une facturation détaillée, des remises... des services (un annuaire, la présentation du numéro, le double appel...), un forfait voix ou data, un numéro fixe/mobile et des services de messagerie Internet.

Et Alcatel ?

Pour chacun une série de services est accessible gratuitement dès l'ouverture de la ligne comme, par exemple, le rappel automatique et consultation du répondeur vocal, double appels, présentation du numéro entrant, option monde, facture détaillée et des systèmes de suivi des consommations qui permet d'alerter le conducteur ou le gestionnaire de la flotte de mobiles en cas de dépassement. Autre point commun, l'existence de zones tarifaires pour les transmissions data et voix de et vers l'étranger.

Pas tout à fait opérateur télécom mais englobant la transmission des données avec son produit Euteltracs, Alcatel demeure un acteur incontournable du marché de l'embarqué. L'entreprise située à Nanterre risque de connaître une concurrence accrue dans les prochains mois de la part de son fournisseur. En effet, c'est au mois de novembre qu'EQ-Com, en France depuis un peu plus de deux ans et filiale de l'américain Qualcom, pourra lui aussi commercialiser du Euteltracs (qui sera sans doute rebaptisé). Une position d'autant plus facile pour lui que sa maison mère fournit le matériel embarqué à Alcatel et qu'il l'a déployé à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires aux Etats-Unis. De là à faire une politique commerciale agressive pour prendre des parts de marché, il n'y a qu'un pas qu'un nouveau entrant sur le marché européen serait bien tenté de mener. Rappelons que la solution Euteltracs, solution utilisant des satellites géostationnaires, est vendue aux alentours de 19 000 FFHT par véhicule et a pour principaux avantages sa couverture géographique, son référencement dans le catalogue Renault VI et sa pérennité sur le marché. Outre le MTS, produit de positionnement remorque, lancé récemment, la filiale du groupe Alcatel prévoit la sortie de la nouvelle version de Alcatel Fleet Manager (4.0) ouvrant toutes grandes les portes d'Internet à Euteltracs. A partir d'un rapatriement des données du véhicule au hub situé à proximité de Toulouse, les transporteurs pourront visualiser la position des leurs camions et échanger des messages, le tout en ligne. Soit un investissement de 100 MF. Cette solution pourra également être proposée sous la forme d'un ASP afin de s'ouvrir à une population plus large en proposant des formules packagées locatives. Autre arme pour Alcatel dans la bataille qui se prépare, les partenariats techniques développés avec plusieurs éditeurs dont par exemple Puissance I, C2G Informatique, OMP ou Traplus.

Bouygues Telecom sur les rails...

Le 18 septembre dernier, l'opérateur Bouygues Telecom a été retenu par la SNCF à l'issue d'un appel d'offre pour la localisation de 3 720 locomotives fret. L'opérateur sera chargé d'assurer les communications entre les engins de traction - équipés d'un module GPS et d'une carte SIM - et le serveur de communication de l'entreprise ferroviaire. Les données de localisation seront transmises sous la forme de SMS, ce qui représente 133 000 SMS envoyés par jour ! Après une phase de test en cours, l'industrialisation devrait débuter en janvier 2002 à raison de l'installation de 400 SIM par mois.

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