La Seine aval en pointe
Premier ouvrage en aval de Paris, le barrage de Suresnes sera rénové et automatisé. L’avant-projet, lancé en juillet 2020, prévoit d’automatiser le barrage à vannes, situé en rive droite, et de déporter les commandes du barrage à hausses de la rive gauche. Les travaux, d’un montant de 12,5 M€, sont prévus pour 2022 et 2023.
Le site de Bougival comprend trois écluses stratégiques, puisqu’elles permettent le passage entre le bief des ports de Nanterre et de Gennevilliers et celui de la confluence de la Seine et de l’Oise. Sur ces trois écluses, seule la plus grande fonctionne. Il est prévu d’en remplacer les portes et de la moderniser, mais aussi de rouvrir la petite, située côté Seine. Le sort de la troisième n’est pas encore décidé. Montant des travaux, qui se tiendront en 2022-2023 : 16,1 M€. À partir du 1er avril 2021, l’écluse de Bougival sera téléconduite depuis celle de Chatou. En 2022 se tiendront des travaux de confortement de la digue de Croissy-sur-Seine, toute proche de Bougival, fragilisée par les crues de 2016 et 2018. Les travaux coûteront 11,4 M€. Quant au barrage de Bougival, qui avait fait l’objet d’études préliminaires dès 2016, il sera modernisé en 2026-2027 pour un montant de 4,65 M€.
À Andrésy, le barrage mis en service en 1959 va être rénové à partir de 2022, pour 4,3 M€. En aval de ce barrage, rive droite, des travaux sont à nouveau prévus en 2021, pour un montant de 4,25 M€, afin de pallier les glissements de terrains que les enrochements réalisés en septembre 2020 n’ont pas suffi à maîtriser.
Un dépôt sauvage d’ordures à Épône, menaçant des captages d’eau potables, doit aussi faire l’objet d’une intervention de VNF en 2021. 2,05 M€ ont été prévus pour cette opération.
Annoncés de longue date, la rénovation et l’allongement des écluses de Méricourt constituent l’opération emblématique de la sécurisation des ouvrages du bassin de la Seine. Les travaux, dont le total atteint 92,3 M€, ont débuté en juillet 2020 par une simple fiabilisation de la porte levante de l’écluse 2, longue de 180 m. Cette première étape s’est achevée dès août 2020, et a été suivie par des travaux concernant l’écluse 1, dont les bajoyers vont être remplacés et qui va être allongée pour atteindre elle aussi 180 m. Début 2022, il est prévu que les travaux soient finis sur l’écluse 1, et que l’écluse 2 fasse à son tour l’objet d’une réfection de ses bajoyers, qui s’achèvera début 2024. Le barrage de Méricourt, quant à lui, avait fait l’objet d’un avant-projet de modernisation en 2016. Les travaux, estimés à 15,7 M€, devraient se dérouler en 2027.
À Port-Mort, des fosses se creusent en amont de l’ouvrage. De premiers travaux avaient été réalisés dans l’urgence d’octobre 2019 à juin 2020. La suite de l’intervention, qui coûtera 14 M€, est prévue de 2022 à 2026 : comblement des fosses, puis rénovation du système de batardage, des organes de manœuvre et des automates du barrage. Ces travaux sont longs, car les interventions ne sont possibles qu’à l’étiage, obligeant à ne traiter qu’une passe par an.
L’écluse 1 de Notre-Dame-de-la-Garenne, longue de 140 m, fera l’objet de travaux en 2026-2027 pour 7,2 M€ : remplacement des portes et de leurs équipements, rénovation des vannes d’aqueduc et automatisation des manœuvres. Sur l’écluse 3, c’est la porte tournante amont qui sera réhabilitée en septembre 2022 pour 3 M€.
Le barrage de Poses, construit en 1887, constitue un autre gros morceau du programme de fiabilisation des ouvrages de la Seine. Les travaux de rénovation, d’un montant de 39,2 M€, ont débuté en juillet 2020 avec des dragages et la pose d’enrochements. Ils se poursuivront en 2021-2022 avec le remplacement du pont métallique, en 2023-2024 avec le confortement des radiers, et en 2024-2025 avec la modernisation du système électrique et des automates. En 2023-2024, la passerelle piétonne de Poses-Amfreville va aussi être rehaussée pour permettre le passage de bateaux chargés de quatre hauteurs de conteneurs.
Outre les barrages et écluses, des travaux sur les quais sont aussi prévus en Seine aval. Ainsi le quai d’Elbeuf, qui s’est effondré en juillet 2020 et a fait l’objet de travaux en urgence, sera conforté en 2024 et devrait pouvoir être à nouveau utilisé pour l’amarrage, voire pour le chargement et le déchargement, alors qu’il était précédemment en trop mauvais état pour cela. Les travaux sur les quais de stationnement, déjà engagés depuis 2017 à Méricourt, Conflans, Andrésy, Saint-Cloud, Saint-Denis, Triel et Bernières, vont se poursuivre avec la réhabilitation du quai de Bonnières-sur-Seine en 2021, et la création d’un garage à Nanterre en 2022. À Paris, enfin, les ports des Champs-Élysées et des Tuileries, qui font partie du domaine VNF, vont être raccordés au tout-à-l’égout au second semestre 2021, dans la perspectives des Jeux Olympiques de 2024 avec l’objectif d’améliorer la qualité des eaux de la Seine. Cela concerne principalement des bateaux-logement.
La Seine amont fait l’objet de nombreuses rénovations de barrages et d’écluses. Le trafic fluvial devrait y être renforcé par la mise à grand gabarit de sa partie la plus en amont, entre Bray et Nogent-sur-Seine. Les collectivités locales, qui poussent ce projet, ont annoncé qu’elles y participeraient à hauteur de 125 M€, et qu’elles pourraient anticiper le versement de cette somme pour que les travaux démarrent dès 2025, alors que l’État ne prévoit des financements pour ce projet qu’à partir de 2027. Reste à obtenir les financements européens attendus dans le cadre du deuxième Mécanisme pour l’interconnexion en Europe. La mise en service de la nouvelle section à grand gabarit interviendrait, au mieux, en 2030.
Sur la Seine amont, entre Bray et Nogent, un bateau à l’écluse de Marolles.
Seine amont : préparer Bray-Nogent
Sur la Petite Seine, en amont de Montereau-Fault-Yonne, deux barrages à aiguilles, nécessitant actuellement des manipulations manuelles, doivent être reconstruits. Il s’agit du barrage de Beaulieu, dont les travaux se dérouleront de 2021 à 2024 pour un coût de 15,8 M€, et du barrage du Livon, qui sera reconstruit de 2022 à 2024 pour 5,6 M€.
Sur la Haute Seine, les opérations de régénération du barrage de Varennes débutent cette année, et seront achevées en 2022. Montant des travaux : 3 M€. Le barrage automatique de la Cave sera aussi rénové pour une somme similaire, les travaux se déroulant de mai à novembre 2021. Toujours à la Cave, l’écluse secondaire doit être rénovée, les opérations démarrant fin 2021 pour un coût de 6 M€. Sur le site de Vives-Eaux, les travaux concerneront l’écluse secondaire, qui va être modernisée d’avril 2021 à janvier 2022 pour 6,8 M€, le barrage ayant déjà été reconstruit récemment. Au Coudray-Montceaux, la rénovation de l’écluse secondaire pour 5,9 M€ vient de s’achever. À Évry, la fin de la rénovation du barrage pour 2 M€ est prévue pour la mi-2021. L’aménagement d’une passe à poissons est prévu ultérieurement. Sur le site d’Ablon-Vigneux, très fréquenté puisqu’il voit passer 12 500 bateaux par an, des travaux vont être lancés en octobre 2021 sur l’écluse d’Ablon, la plus petite, pour un coût de 4,56 M€. Une des hypothèses serait de l’agrandir avant d’entreprendre la rénovation, voire la reconstruction, de la grande écluse de Vigneux, qui est très dégradée.
La Seine amont accueillera aussi de nouveaux garages à bateaux à partir de 2021 au Coudray, à Champagne et à Ablon, après la livraison de ceux de Jaulnes amont, Marolles, Varennes et Saint-Mammès en 2020. L’ensemble de ces opérations se chiffre à 9,5 M€.
Le projet Mageo (pour « mise au gabarit européen de l’Oise ») est la principale opération prévue sur cette rivière dans les prochaines années. Les travaux doivent commencer en 2023 ou 2024, pour une mise en service prévue en 2027 ou 2028, en même temps que le canal Seine-Nord Europe. Le principe du financement par tiers entre l’Union européenne, l’État et les collectivités des 342 M€ du projet est acté. Les collectivités doivent encore se répartir entre elles le tiers auquel elles se sont engagées. L’enquête publique doit se tenir au premier semestre 2021, et permettra peut être de faire évoluer le projet, puisque des aménagements semblent nécessaires aussi en aval de Creil, et pas seulement en amont, pour le passage des convois de 180 m.
Seul pont de l’Oise ne permettant pas le passage de deux couches de conteneurs, le pont ferroviaire de Mours sera reconstruit par la SNCF pour 46,4 M€ de 2023 à 2025, laissant une hauteur libre de 7 m. D’autres ponts, cependant, limiteront le chargement des bateaux naviguant sur l’Oise à deux couches de conteneurs.
Au barrage de Venette, une estacade sera construite pour sécuriser la navigation des bateaux avalant entrant dans l’écluse. Les travaux se dérouleront courant 2023, et coûteront 2,27 M€. À Longueil-Sainte-Marie, l’aménagement d’un bassin de virement est à l’étude pour les bateaux de 110 m dans un premier temps, puis 135 m. Le coût de l’opération est estimé à 2 M€.
Sur le canal de la Sambre à l’Oise, des travaux sur le pont-canal de Vadencourt ont été menés en 2020.
Aisne, Marne, et autres
Plus en amont, la réouverture du canal de la Sambre à l’Oise est prévue pour l’été 2021. Alors que la rénovation de 15 écluses est déjà achevée, une dizaine d’autres font encore l’objet de travaux. Les dragages aussi se poursuivent pour atteindre le mouillage de 1,6 m sur cet axe à vocation touristique. Surtout, les deux ponts canaux de Vadencourt et Macquigny doivent être achevés avant la remise en navigation. Coût de l’ensemble des travaux : 23,5 M€.
Sur l’Aisne, le principal projet est le reconstruction du barrage de Villeneuve-Saint-Germain, pour 12,5 M€, qui doit intervenir de 2023 à 2026. Les autres barrages de l’Aisne ont déjà été reconstruits dans le cadre d’un partenariat public-privé avec Bameo.
À Meaux, sur la Marne, les travaux de construction d’un nouveau barrage à l’aval de l’existant ont commencé à l’été 2020, avec un retard dû à la crise sanitaire. Ils se poursuivront jusqu’en novembre 2023 pour un coût de 49 M€. Toujours sur la Marne, trois barrages sont considérés par VNF comme vétustes et dangereux pour le personnel comme pour la navigation. Leur reconstruction totale ou partielle a été décidée, pour un montant de 34 M€ au total. Il s’agit du barrage de Couvrot, qui fera l’objet de travaux de 2023 à 2025, et de ceux de Damery et Vandières, où les interventions dureront de 2024 à 2026. La réfection des écluses de la Marne va se poursuivre en 2021 avec la rénovation hydraulique de celles d’Isles-les-Melduses et de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux.
Le plan de relance, sur la Seine, ne se limite pas seulement au réseau VNF puisque des investissements renforcés sont aussi prévus par Haropa, qui concernent parfois le fluvial : fourniture d’énergie et de services pour la batellerie à Rouen, modernisation des écluses fluviales de Tancarville, plateformes logistiques pour la distribution urbaine à Rouen et pour l’évacuation des déchets à Gennevilliers.