Pour le groupe Scat, selon les filières de marchandises, 2020 apparaît contrastée alors qu’elle devait être une année de consolidation.
La crise sanitaire a interrompu pendant deux mois les transports de granulats à destination des centrales à béton pour ensuite connaître une bonne reprise. Pour cette filière, 2021 devrait être « correcte », selon Philip Maugé, président du directoire, également délégué régional pour la Seine d’E2F. Pour les déblais des chantiers du Grand Paris Express, les trafics ont été moins importants que prévus, leur typologie ne permettait pas une prise en charge par le fluvial et, en fin d’année, ils ont beaucoup emprunté la route (voir p.27). Les perspectives pour 2021 pour cette filière sont « réservées ».
« Les conteneurs ont aussi connu des aléas. Le volume total est plus que médiocre par rapport à 2019 qui avait été d’un bon niveau. La comparaison est moins pire avec 2018 », poursuit Philip Maugé. En 2021, un client du groupe Scat va solliciter davantage de bateaux pour le transport de conteneurs sur l’axe Seine, ce qui permet une perspective positive.
Pour les céréales, l’année a été exceptionnelle. « Nous avons remporté l’appel d’offres de la navette Senalia à Rouen qui représente 200 000 tonnes que nous n’avions pas auparavant. Cela a donné du travail à nos coopérateurs. Nous souhaitons poursuivre avec Senalia et nous allons mettre en place une organisation dématérialisée pour l’organisation de cette activité, ce qui est novateur ». La fin de la campagne « est assez bizarre » avec des céréales françaises attractives à l’international, quelques navires vers la Chine, mais pour le fluvial, si janvier a été correct, février l’a été nettement moins, pour mars et avril, il faut attendre et voir.
Du côté de la logistique urbaine fluviale, le nombre de boîtes pour Franprix va passer à 48 en 2021 eu lieu de 42, après des travaux réalisés sur le port de la Bourdonnais par Haropa. Le groupe Scat participe à l’appel d’offres lancé par Ikea, les résultats sont attendus plutôt vers la fin 2021.
Une priorité : les horaires de navigation
De l’intégration des trois ports de l’axe Seine le 1 juin 2021, Philip Maugé attend « une volonté affichée de performance pas une nouvelle organisation. L’important, c’est que tout fonctionne, pas l’implantation du siège. On a perdu la bataille à LHTE où il y a des rigidités et des difficultés alors que tout devrait fonctionner 24 sur 24, être fluide. Il y a des freins qui ne permettent pas au fluvial d’être optimisé ». Il y a aussi le passage compliqué en hiver à Port 2000 pour les bateaux. « A Rouen, le fleuve est source de compétitivité car il y a une logistique performante mise en place. Pourquoi ne pas aller vers la même chose au Havre ? Il faut une volonté affichée de performance, c’est que les clients attendent des ports ».
Sur l’axe Seine, la qualité du réseau et la fiabilité des ouvrages sont « nécessaires. Nous avons besoin d’une visibilité sur les investissements à long terme pas seulement sur les deux ans du plan de relance ».
Pour Philip Maugé, les horaires de navigation constituent un autre élément important sur l’axe Seine pour la compétitivité du mode et optimiser le trafic. « Par exemple, en Seine amont, 16 h d’ouverture au lieu de 12 h, ce serait bien. Il a été possible de faire 24 h sur 24. Il y a des graduations possibles entre 12 h et 24 h. C’est important cette facilité notamment pour livrer tôt le matin. La performance économique se trouve là également. Il ne faut pas oublier que le transport routier n’a aucun frein sur ce sujet-là ». Pour ce responsable, la téléconduite des ouvrages constitue une avancée favorable pour l’évolution de l’amplitude des horaires de navigation.