De mars à juin, l’activité de Fluviatrans a été stoppée avec le confinement et l’arrêt des transports pour le BTP en général. « Nous avons pu faire du transport de céréales sur le bassin de la Seine, il y avait une forte demande » avec le bon niveau de la campagne. Parmi les mesures mises en place par l’Etat, Fluviatrans a obtenu un prêt garanti par l’Etat (PGE), mis en place l’activité partielle de mars à mai 2020, bénéficié du fond de solidarité en mars et avril. Le PGE a permis de faire face à tous les paiements, compensant le manque de trésorerie. Pour son remboursement, parmi les différentes possibilités, c’est l’amortissement sur 4 ans qui est le plus intéressant pour Fluviatrans.
Le responsable souligne « le soutien de l’Etat pour le maintien des emplois, la réactivité pour les dispositifs mis en place ». Il cite aussi le report d’un an pour la durée de validité des certificats de navigation. « Tout cela a bien aidé dans la gestion au quotidien des entreprises ».
Pascal Rottiers ajoute : « Il faut rappeler que le réseau fluvial a continué à fonctionner pendant toute la période du premier confinement. VNF a pris une décision très importante en mettant en place la gratuité des péages. Il y avait une réunion hebdomadaire avec l’établissement pour régler toutes les difficultés qui se présentaient ». Il relève toutefois que « pour l’interbassin et le petit gabarit, la disponibilité du réseau a posé problème par son mauvais état ».
Opposition à l’extension de la CCNU
L’activité pour Fluviatrans a repris en juillet-août 2020 « quasi à la normale ». Sur le bassin parisien, les prévisions pour le BTP sont plutôt positifs à court terme même si les commandes sont arrivées plus tard que d’habitude auprès des groupes Cemex ou Lafarge. L’avenir offre des perspectives favorables avec les travaux du Grand Paris Express, des Jeux Olympiques de Paris en 2024 et le partenariat entre la Solideo, VNF et Haropa-Ports de Paris pour privilégier une logistique par le fluvial. La société des Grands Lacs va lancer des travaux en 2021, ce qui peut là aussi créer des flux de déblais/remblais. « La commande publique va créer du trafic sur le bassin de la Seine » à moyen terme.
Les expérimentations autour de la logistique urbaine fluviale menées en 2020 en lien avec Cemex, par exemple, ont montré l’intérêt du partage des usages par les grands amodiataires parisiens.
L’axe Seine bénéficie d’un programme d’investissement « assez considérable boosté par le plan de relance » et les 175 millions d’euros prévus pour le fluvial. « Le retard va être rattrapé sur certains ouvrages. Il y a une vraie volonté de faire évoluer les choses pour les investissements et l’entretien du réseau ». Il reste la question de la pérennisation de ces investissements au-delà des deux ans du plan de relance.
Concernant la fusion de Haropa, « on sera fixé le 1 juin 2021. Notre plus grande crainte, c’est le projet d’extension de la CCNU aux personnels de manutention des ports intérieurs. C’est un projet qui nuit à la compétitivité du fluvial, qui met en cause la survie même du mode ».