Vedettes de Paris : le choix de l’électricité pour les bateaux

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La compagnie Vedettes de Paris a annoncé le retrofit vers l’électricité de deux bateaux en 2022 puis de trois autres pour 2024. Une action qui s’inscrit dans la démarche initiée par la Communauté portuaire de Paris pour faire évoluer des bateaux de tourisme fluvial naviguant dans la capitale vers des motorisations plus « vertes ».

La compagnie Vedettes de Paris a annoncé « la mise en chantier de son premier bateau électrique au printemps 2022 et la conversion de l’intégralité de sa flotte avant les Jeux Olympiques 2024 ». Elle dispose de 5 bateaux qui naviguent sur la Seine à Paris depuis un quai situé à proximité de la Tour Eiffel.

Cette compagnie travaille depuis plusieurs années à la transition énergétique de sa flotte avec de « premières tentatives qui se sont révélées infructueuses » en 2014. Décision a été prise de participer au projet d’évolution des bateaux de tourisme fluvial naviguant sur la Seine dans la capitale conduit par la Communauté portuaire de Paris et au groupe pilote d’étude avec 11 autres acteurs de la filière.

Une réflexion globale

« Le choix technologique et son adéquation au rythme d’exploitation des bateaux est crucial. La technologie des batteries à recharge rapide permet depuis peu d’envisager à nouveau une remotorisation », indique la compagnie. Parmi les impératifs à prendre en compte : garantir la navigation de bateaux qui fonctionnent de 10 h du matin à plus de minuit, avec des escales de seulement 20 minutes à quai, une vitesse de navigation minimale sur le fleuve, les forts courants de la Seine, le poids des batteries, la stabilité des unités, les aspects réglementaires et de sécurité…

Dans le cadre du groupe d’étude, la faisabilité de l’électrification des unités a été confirmée dans son principe au cours de 2020. La réunion de lancement de la conception du rétrofit du premier bateau du thermique vers l’électrique a eu lieu début novembre 2021. Ce premier bateau devrait entrer au chantier au printemps 2022 puis un deuxième avant la fin de cette même année.

« L’ambition est de remotoriser deux de nos unités d’ici la fin 2022 puis les trois autres pour la fin 2023. Cela implique un bouleversement de notre exploitation et une révision de nos installation : rotation des bateaux, électrification du quai, limitation de la consommation électrique, cadencement des activités… C’est toute notre manière de travailler qui doit être repensé au prisme de notre consommation électrique », explique la compagnie.

La question du financement

Les Vedettes de Paris consacrent 7,5 millions d’euros à l’électrification des 5 bateaux d’ici 2024.

« Le financement d’un tel projet est évidemment un point clé, l’effort représente près d’une année de chiffre d’affaires d’avant la période Covid-19. Cet effort sera partiellement allégé grâce à la mise en place de la fiche CEE pour le transport fluvial de passagers d’ici la fin 2021 par l’Ademe et VNF, à laquelle contribuent E2F et la CPP. Haropa Ports de Paris apporte également un soutien ainsi que des organismes de financement parapublics », précise la compagnie.

A noter que les Vedettes de Paris ne sont pas restées complètement inactives au cours des années passées sur le chemin de la transition énergétique avec l’utilisation du GTL depuis 2019, le dernier bateau livré (en 2010) fonctionne au diesel-électrique.

Le rétrofit des bateaux lui permet toutefois de prendre résolument la voie du « verdissement » de la flotte : « Nous ne pouvons plus nous permettre de consommer du gazole et d’émettre tant de gaz à effet de serre. Il faut préparer notre avenir commun et c’est maintenant qu’il faut agir. Les défis face au changement climatique et la nécessaire transition énergétique sont immenses et les actions doivent être entreprises au plus tôt ».

L’électrification des bateaux va permettre d’éviter la consommation de 370 000 litres de gazole par an et empêcher la production de 1000 tonnes de CO2 par an.

Repenser le tourisme en général

La compagnie assure se projeter à plus long terme dans un mouvement de transformation du tourisme en général dans le contexte du défi climatique : « Il ne s’agit plus désormais de se contenter de diminuer les externalités environnementales négatives mais de transformer l’activité pour atteindre l’économie régénérative. Tout comme la décarbonation des flottes de bateaux fluviaux ne pourra être maximisée que dans le cadre d’une action commune au niveau de la filière, la réflexion sur la transformation des modèles économiques dans le tourisme ne pourra être menée de manière isolée pour avoir un réel effet ».

La compagnie accueille habituellement (c’est-à-dire hors pandémie de Covid-19) 800 000 passagers par an à bord de ses bateaux pour de la promenade avec ou sans restauration à bord sur la Seine à Paris.

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