Une nouvelle expérimentation de logistique urbaine fluviale

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Speed Distribution a procédé à un essai d’utilisation du fluvial pour ses livraisons parisiennes, en faisant transporter ses camions sur la Seine par la SCAT. Une expérience prometteuse, qui recherche de nouveaux partenaires pour être pérennisée.

Quatre fourgons électriques embarqués sur un ponton propulsé par un pousseur de la Société coopérative artisanale de transport (SCAT) : tel est le convoi qui a traversé Paris les 6 et 7 septembre 2018, entre les ports de Tolbiac et celui de Grenelle. Il s’agissait d’un essai de transport fluvial effectué pour Speed Distribution Logistique, qui souhaite de longue date utiliser la Seine pour faire pénétrer ses camions de livraison dans la capitale. La société, dont l’entrepôt logistique est implanté à Ivry-sur-Seine, livre quotidiennement des colis à ses clients parisiens, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises ou de magasins des secteurs de l’édition, de la cosmétique, de la high-tech, de la mode, du luxe ou de la santé.

« Depuis plusieurs années, Speed Distribution Logistique étudie, accompagnée d’Interface Transport (cabinet d’études spécialisé dans les mobilités durables), les opportunités de transport multimodal intégrant le fluvial pour la réalisation de ses tournées de livraison dans Paris, indique l’entreprise dans un communiqué. La voie d’eau, qui doit se moderniser et s’ouvrir à de nouveaux concepts logistiques pour mieux répondre aux enjeux de la société actuelle, offre en effet de nombreux atouts pour acheminer dans les délais des marchandises jusqu’au cœur de Paris, en échappant notamment aux encombrements routiers et en réduisant l’empreinte carbone du transport. »

L’enjeu, pour Speed Distribution, était d’intégrer un maillon fluvial dans sa chaîne logistique pour la distribution finale, sans bouleverser toute son organisation ni celle de ses clients. Le choix d’un transport roulier a donc été retenu, d’autant plus pertinent que l’entreprise continue ainsi d’utiliser les camions dont elle a récemment fait l’acquisition : des fourgons électriques de 20 m³ et de fourgons GNC de 12 m³. « Le chargement RoRo sur barge présente l’avantage de simplifier la rupture de charge, souligne Damien Foulquier, directeur général de Speed Distribution Logistique. Nous pouvons débarquer tout type de camion dans Paris en utilisant une dizaine de quais, dont les plus utiles pour nous sont ceux de Tolbiac, Gros-Caillou et Grenelle. Et cela sans investissement public sur les quais, sans moyen de manutention et sans installation empiétant sur l’espace public. C’est un avantage majeur par rapport à la manutention verticale retenue par Franprix au quai de La Bourdonnais, car cela nous permet de ne pas modifier notre business model fondé sur la route, ni les habitudes de nos clients. Et l’avantage économique est certain. »

Elargir l’aide au coup de pince au transport roulier

Un avantage économique qui pourrait encore être accru si de tels transports pouvaient faire l’objet de subventions, comme c’est le cas pour les transports fluviaux conteneurisés. L’expérimentation menée début septembre a été en partie financée par VNF, via le Plan d’aide au report modal (PARM). Mais l’exploitation elle-même ne sera pas éligible aux subventions publiques, comme l’explique Philip Maugé, le directeur général de la SCAT : « Nous demandons que l’aide au coup de pince, qui concerne les conteneurs et le transport intermodal, soit élargie au transport roulier, car ce n’est pas prévu aujourd’hui. L’expérimentation a cependant prouvé que l’on peut faire de belles choses, même sans matériel neuf et coûteux, car on peut embarquer jusqu’à 12 camions sur un ponton tel que celui que nous avons utilisé. » De petits aménagements techniques pourraient être utiles à la pérennisation du projet, comme l’ajout de ballast ou de rampes RoRo à la barge. Mais les obstacles à la mise en place d’une ligne fluviale régulière sont plutôt d’ordre économique.

Elargir l’aide au coup de pince au transport roulier

À Ivry-sur-Seine, les entrepôts de Speed Distribution Logistique sont situés à 200 m du quai Henri-Pourchassé, qui devra faire l’objet de quelques aménagements de la part de VNF pour être utilisé pour le chargement des camions. L’entreprise prévoit d’économiser 80 000 km par an si quinze camions sont acheminés tous les matins par la Seine jusqu’à Paris. Reste à savoir si les chauffeurs naviguent avec les camions ou les retrouvent au point de débarquement. Et à trouver un fret retour pour la barge, car les tournées de livraison ne finissent pas toute à la même heure et les camions rentreraient directement à Ivry-sur-Seine. « Le modèle économique dépend de l’utilisation du ponton et de la barge, explique Damien Foulquier. D’où la nécessité de mutualiser avec d’autres entreprises pour utiliser le matériel fluvial au retour. Nous devons donc trouver un partenaire utilisant le transport fluvial de l’Ouest à l’Est de Paris, et nous espérons que VNF et Haropa nous y aiderons. »

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