Sur le Rhône, les deux bateaux « décarbonés » de Kem One sont opérationnels

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L’automoteur Alcor est doté d’une motorisation hybride-diesel qui réduit ses émissions de CO2. 

Kem One l’avait annoncé en 2021, c’est désormais chose faite : deux bateaux « décarbonés », c'est-à-dire conformes à la norme européenne EMNR Stage V, sont opérationnels en ce début 2023 sur le Rhône. Alcor et Miraz effectuent des rotations entre Fos/Lavéra et Saint-Fons.

L’automoteur Alcor a effectué sa première livraison de chlorure de vinyle, au site de production de PVC de Kem One à Saint-Fons le 19 janvier 2023, après avoir navigué sur le Rhône depuis Fos. Il est, avec son jumeau Miraz, doté d’une motorisation hybride-diesel, conforme à la norme européenne dite EMNR Stage V visant à réduire les émissions polluantes des bateaux fluviaux.

Kem One, acteur européen majeur du PVC, de la soude et de produits dérivés du chlore, assure ainsi devenir « le premier chargeur sur le Rhône à verdir sa flotte pour le transport de matière première dangereuse en évitant chaque année l’émission de 2 000 tonnes de CO2 ». L’industriel avait annoncé le lancement de la construction de ces deux automoteurs à la fin juin 2021 (voir article de NPI) et, en termes de calendrier, tout s’est déroulé conformément au plan.

Branchement à quai, stockage des eaux usées

Construits par le chantier néerlandais Teamco Shipyard, les deux bateaux ont été acheminés au port de Marseille-Fos par un bateau spécialisé semi-submersible à la fin décembre 2022.

Par rapport aux deux précédents bateaux (Samoen et Passaat), les innovations technologiques permettent à Alcor et Miraz « de réduire leurs consommations d’énergie et leurs émissions de CO2 de l’ordre de 30 à 35 % grâce à un système de régulation de la production d’énergie ». Kem One ajoute : « Ce choix innovant facilitera la conversion ultérieure à d’autres énergies comme les bio-carburants ou l’hydrogène, sans modifier le système de propulsion ».

Les deux automoteurs sont équipés « d’un dispositif de connexion à des bornes électriques de grande puissance à quai », ce qui permet d’éteindre le groupe électrogène quand ils sont amarrés, notamment lors des opérations de chargements/déchargements.

Comme annoncé en 2021, ils sont aussi équipés pour stocker les eaux usées à bord « qui sont ensuite épurées et pompées à quai pour un objectif zéro-rejet ».

Pour Pierre Fauvarque, directeur Achats et supply chain de Kem One : « Depuis plus de vingt ans, le transport fluvial est le plus adapté pour couvrir les besoins logistiques entre nos sites industriels implantés aux abords du Rhône. La construction de ces deux automoteurs hybrides s’inscrit dans notre démarche de réduction de l’impact environnemental de nos activités, et notamment de l’empreinte carbone du PVC ».

Les deux nouveaux bateaux pérennisent à long terme le mode de transport fluvial de l’industriel, afin de couvrir les besoins de chlorure de vinyle (ou CVM matière première du PVC, NDLR) dans ses deux sites de production de Saint-Fons et de Balan. Ils vont réaliser les rotations entre les sites de Kem One à Fos-sur-Mer/Lavéra et de Saint-Fons dans la région lyonnaise pour acheminer le chlorure de vinyle (CVM), matière première du PVC.

Les automoteurs sont exploités par CFT Gaz, filiale du groupe Sogestran, partenaire de Kem One, depuis les premiers transports fluviaux de CVM, un contrat d’exploitation d’une durée de 10 ans ayant été signé entre les deux entreprises.

Une démarche accompagnée

Kem One a été accompagné dans sa démarche par différents acteurs dont Voies navigables de France (VNF) dans le cadre du Plan d’aide à la modernisation de la flotte (PAMI) par le biais d’un financement mais aussi « du conseil pour activer les différents dispositifs d’aides publiques nationaux et européens ».

L’étude de conception des deux bateaux a été financée par VNF et la région PACA (à hauteur de 45 000 euros/PAMI). La construction de l’un des deux automoteurs bénéficie du soutien financier de VNF et de l’Ademe (400 000 euros/PAMI). La solution de la propulsion hydride des deux automoteurs reçoit le soutien de l’Union européenne (25 % du surcoût par rapport à une motorisation diesel, soit 1,22 million d’euros de fonds Feder, instruit par la région AURA, autorité de gestion) dans le cadre du Plan Rhône-Saône.

Un dossier a été déposé pour bénéficier du dispositif national de certificats d’économies d’énergie (CEE).

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