Sur l’axe Rhône-Saône, le tourisme fluvial va passer à l’électrique

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A partir d'octobre 2023, sur les quais de Lyon, de premières bornes électriques permettront aux paquebots fluviaux de se brancher à quai. 

Crédit photo Pierre Lemerle

Des élus de la Métropole de Lyon et des acteurs du fluvial, dont VNF, se sont réunis pour présenter la mise en place et le déploiement de bornes électriques pour les paquebots fluviaux sur les quais de la ville. Les premières seront opérationnelles en octobre 2023. Le déploiement de ces équipements concerne l’ensemble de l’axe Rhône-Saône.

Elle n’est pas encore là, mais c'est une question de semaines. Le 26 avril 2023, Cécile Avezard, directrice territoriale de VNF Rhône-Saône, et Bruno Bernard (EELV), président de la Métropole de Lyon, ont présenté le lieu où une borne d’alimentation électrique de haute puissance pour les paquebots fluviaux va être installée.

Au pied du pont de l’université, sur les quais du Rhône, elle pourra alimenter simultanément six bateaux de croisière fluviale (90 à 135 mètres de long) mais aussi des péniches-hôtel (38,5 m).

Acceptabilité des activités

L’objectif est d’éviter que les bateaux se fournissent en électricité en laissant tourner leurs groupes électrogènes quand ils sont en escale à quai. Un fonctionnement fortement émetteur en CO2, mais aussi en nuisances sonores, créant des complications avec le voisinage.

Le branchement à quai signifie absences de nuisance sonore, d’émission de CO2 et de polluants locaux » (CO, NOx et particules fines).

« La concession du service public contient également la création d’une mission de régisseur, note Cécile Avezard. Il s’agira d’organiser des rencontres avec les élus, les habitants et les équipages pour améliorer la vie sur les quais ».

18 bornes électriques sur l'axe

Le projet réjouit le président écologiste de la Métropole de Lyon. « Dans le cadre de la zone à faible émission, cet investissement est primordial, souligne Bruno Bernard. Comment pouvons-nous obliger les habitants à accepter de nouvelles contraintes si des bateaux ne les respectent pas sous leurs fenêtres ? »

Les 11 sites d’appontement qui seront équipés de 18 bornes électriques ainsi que de 14 bornes à eau se situent à des points clé pour la croisière fluviale sur la Saône et le Rhône géré par VNF :

  • Saint-Jean-de-Losne (paquebots et péniches-hôtel)
  • Losne et Seurre (péniches-hôtel)
  • Chalon-sur-Saône - Port Nord (paquebots)
  • Chalon-sur-Saône - centre-ville (paquebots et péniches-hôtel)
  • Trévoux (paquebots)
  • A Lyon : quai Claude Bernard, musée de la Confluence, quai Rambaud (paquebots et péniche-hôtels) Une quatrième est prévue au niveau de la place Antonin-Poncet.

Pour réaliser ces travaux, la société SCE (Saône confluences escales), filiale de Engie solutions, investit 8,5 millions d’euros. Le projet a obtenu le soutien financier de l'Ademe et du FNDAT (Fonds national d’aménagement et de développement du territoire).

Le déploiement ne fait que commencer : à l’horizon 2030, une trentaine de bornes sont prévues sur l’axe Rhône-Saône de Saint-Jean-de-Losne (Bourgogne) à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône).

Le début du zéro émission

Ce sont des infrastructures indispensables pour une activité de tourisme fluvial en fort développement sur l’axe Rhône-Saône.

Avec 26 paquebots fluviaux transportant près de 110 000 passagers (hors crise COVID) principalement des Américains et des Européens, le bassin est le premier français en termes de fréquentation touristique.

« Nous n’étions que sept paquebots quand j’ai commencé en 2005 », se souvient Léo Beilmann, présent en tant que directeur général de Servis II. Le professionnel aux multiples casquettes se veut satisfait : « Nous avons la preuve que la filière sait se prendre en main de façon autonome ».

Ce nouvel équipement va permettre un gain annuel d’émission de CO2 de 8 500 tonnes sur l’axe, dont 5 800 tonnes sur le territoire de la Métropole de Lyon. « Il faut rappeler que les paquebots passent 69 % de leur temps à quai », souligne Léo Beilmann.

En tout, 60 % des émissions vont être évitées grâce à ces bornes, il restera 40 %. « Il faut aussi travailler sur le « verdissement » des bateaux. Nous n’en sommes pas encore au zéro émission de carbone », abonde Cécile Avezard. Des expérimentations sont en cours, notamment du côté de VNF sur la vedette Rhône, pour « décarboner » la flotte.

Qu’en est-il du prix de l’électricité ?

Pour Michel Mathieu, président de Saône confluence escale :

  • « C’est une vraie question compte tenu des difficultés connues sur l’énergie. Il faudra compter autour de 50 à 60 centimes le kilowatt ».
  • « Il ne devrait pas y avoir un gros écart entre le prix de l’électricité d’un groupe électrogène et celui des bornes ».
  • Le coût global de l’escale devrait rester dans la « fourchette basse » de ce qui se fait ailleurs en Europe.

Cette filiale d’Engie se rémunérera par les résultats financiers de l’exploitation dans le cadre d’un contrat de 14 ans. Sachant que les subventions de l’Ademe et du FNDAT permettent de limiter l’augmentation significatives du prix de l’électricité ainsi vendue aux croisiéristes.

Les professionnels seront à même d’en juger à partir de la saison 2024. Le premier coup de pioche est prévu sur les quais du Rhône le 9 mai et en septembre de cette année 2023 sur les quais Rambaud, côté Saône. L’équipement devrait être opérationnel en octobre.

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