La première « Caravelle », bateau de croisière zéro émission lancé par la compagnie de tourisme strasbourgeoise Batorama, va bientôt faire sa première sortie en... Méditerranée avant de rallier Strasbourg pour une année de tests. Dernière ligne droite pour un bateau dont la conception a été repensée de A à Z.
Engagée depuis les années 2000 dans la propulsion électrique, la compagnie de tourisme strasbourgeoise Batorama a lancé un programme de renouvellement de sa flotte de bateaux-promenade en 2016.
Cette année 2023, ce projet aborde sa dernière ligne droite pour un premier bateau dont la conception a été repensée de A à Z pour limiter sa consommation et économiser les énergies tout en offrant un grand éventail de balades commentées.
Dédiée à la croisière-promenade, intégralement, équipée « d’outils de médiation numériques en pointe », la première « Caravelle » devrait être bientôt visible sur l’eau. Elle est la première d’une série de six autres.
Construit dans les chantiers varois de Transmetal Industrie, le prototype était attendu à Strasbourg pour mars 2023, mais la crise du Covid, la guerre en Ukraine et un cahier des charges plusieurs fois revu ont provoqué quelques reports. La complexité et l’ambition du projet ont retardé sa finalisation, explique Reynald Schaich, directeur adjoint de Batorama :
- « Plusieurs essais n’ont pas été concluants. Quand nous avons reçu les premiers sièges, ils étaient si inconfortables que nous avons revu leur conception. La grande verrière a nécessité près de 14 mois de conception avant de longs mois d’attente pour réceptionner son matériau.
- Pour l’automate et les outils de médiation, nous avons, là aussi, voulu un produit numérique de haut niveau. Il nous est apparu évident, par exemple, que chacun pouvait utiliser son casque ou ses oreillettes en « bluetooth », ce qui n’existait sur aucun autre bateau de croisière. La sophistication de l’outil permet aussi de bénéficier d’autant de langues souhaitées et avec des voix familières connues dans les pays de la langue ».
192 plans différents
Vu les caractéristiques du bateau : 6 tonnes de batteries pour une autonomie de 16 heures, 1,40 mètres de tirant d’eau, 8,50 mètres de tirant d’air, une capacité d’accueil de 145 personnes, chaque élément a été revu afin d’optimiser ses performances, pousuit le directeur adjoint :
- « Le poids, la forme, les contraintes d’approvisionnement, tout est repensé par rapport aux anciens formats.
- Pour diminuer la consommation et l’autonomie du bateau, des variateurs de consommation sont installés partout où ils peuvent être utiles, comme sur les propulseurs.
- Caravalle est un bateau complexe qui va être encore à l’étude pendant plus d’un an. Depuis le début, nous avons comptabilisé 192 plans différents ».
La part belle au numérique
Pour répondre à des exigences concernant, par exemple, les guides audio, Batorama profite des avancées du numérique pour proposer aux passagers de nouveaux outils de connaissances.
- « Nous travaillons avec une entreprise alsacienne pour faire en sorte que cette expérience en bateau réponde à des attentes très diverses.
- Nous allons pouvoir créer régulièrement de nouvelles visites. Nous aurons, par exemple, des offres de découverte de la faune et la flore et toujours davantage de culture.
- Le but est que les passagers regardent à l’extérieur et que chacun puisse choisir la visite qui l’intéresse ».
Les aspects numériques seront étendus à l’équipage et à la sécurité, les différents espaces du bateau seront connectés.
La première sortie de Caravelle doit s’effectuer entre mai et juin... en mer Méditerranée avant de rallier Strasbourg fin août pour une année de tests. Ceux-ci permettront de réajuster le cahier des charges avant la construction des autres bateaux. Ils seront construits par trois et en deux séries pour une flotte totalement renouvelée d’ici à 2027 ou 2028.