Lors de l’une des table-rondes du webinaire « Vert le fluvial » sur la transition énergétique du mode organisé par Voies navigables de France le 31 mars 2021, Michel Toesch, directeur technique des Bateaux parisiens, a apporté un témoignage sur l’évolution de la flotte de cette compagnie dont 60 % des unités fonctionne au diesel électrique.
« Nous sommes engagés dans la transition énergétique depuis un peu plus de 20 ans. Nous avons commencé par le diesel-électrique. L’idée fondamentale pour les bateaux est qu’ils devaient être les plus polyvalentspour pouvoir évoluer. Il faut rappeler que la transition est le passage progressif d’un état à un autre, il y a des jalons à respecter, raisonner pour ne pas aller trop vite afin d’éviter de se tromper car la durée de vie d’un bateau est très longue ».
Se poser les bonnes questions
Pour ce responsable, la première question à se poser est celle de « la typologie d’utilisation du bateau », c’est-à-dire quel est son usage, quelle est l’autonomie attendue... « Il faut faire une sorte de portrait chinois du bateau, à quoi il est destiné ». Ensuite, plusieurs solutions sont envisageables, le tout-électrique sur batterie, l’hydrogène, etc. en fonction des usages et de l’autonomie.
Michel Toesch a ajouté : « Il faut aussi réfléchir à construire des bateaux neufs ou privilégier le retrofit. Reconstruire du neuf dans le contexte de la transition énergétique et écologique n’a pas beaucoup de sens. Il faut le plus possible faire du refit de construction existante et améliorer les performances écologiques des unités. Au final, l’objectif est que la totalité des éléments à bord soient respectueux de l’environnement, pas seulement la propulsion ».
Conserver des moyens financiers
Selon le responsable : « On va avoir demain des bateaux dont la totalité des éléments présents à bord, y compris la propulsion, seront électriques. A partir du moment où cette première étape est franchie, cela laisse la porte ouverte à différentes solutions pas encore totalement matures des points de vue technique, Capex ou Opex. Par exemple, l’hydrogène est une solution plus qu’intéressante mais qui nécessite encore des retours d’expérience et des réseaux de distribution pour le déployer à plus grande échelle. L’hybridation permet de faire un premier pas dans la transformation d’un bateau ».
Actuellement, 60 % de la flotte des Bateaux Parisiens fonctionne au diesel-électrique qui permet des performances meilleures des unités par rapport à une propulsion diesel, l’électrique permettant d’optimiser les puissances distribuées à bord et de réduire les consommations. Avec cette solution hybride, la compagnie répond aux normes de 2035 en matière d’émissions. « L’hybridation permet de conserver des moyens financiers pour continuer à faire évoluer la flotte à l’avenir et répondre aux autres impératifs de 2050 voire à d’autres obligations comme les zones à faible émission ».