Le Zulu 5 trouve son public à Lyon

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Le Zulu 5 présent à Lyon depuis 2022 propose des services de collecte de déchets pour les paquebots fluviaux et transporte aussi des marchandises pour desservir le centre-ville lyonnais. 

Crédit photo Pierre Lemerle

Depuis 2022, la barge autopropulsée Zulu 5 récupère les déchets de paquebots à Lyon. Ce service prend de l’ampleur cette année contribuant, avec d’autres, au « verdissement » du fluvial sur le bassin Rhône-Saône.

A Lyon, le tourisme fluvial a fait la démonstration de sa volonté de « verdissement » de ses activités à la fin avril 2023.

Outre l’annonce de l’installation de bornes électriques le long des quais pour les paquebots fluviaux (voir article de NPI), la solution de collecte de déchets des paquebots fluviaux par le Zulu 5 mise en place en 2022 a été rappelée et son développement confirmé.

« Sur un domaine Rhône-Saône enclavé, il nous fallait un produit dédié, a expliqué Léo Beilmann, directeur général de la société Servis II. Le Zulu 5 permet de remplir une mission cruciale : faire du circuit-court et du dépôt d’ordures ménagères ».

Un service qui monte en puissance

Depuis juillet 2022, cette barge autopropulsée construite par le chantier Piriou ATG, en Roumanie, récupère les déchets de paquebots fluviaux naviguant sur le bassin.

Cinq jours par semaine, le Zulu 5 vient directement se mettre à couple des paquebots fluviaux de croisière pour récupérer les détritus par voie fluviale.

Les armateurs évitent ainsi le recours à une logistique routière pour gérer leurs déchets. Les avantages sont nombreux :

  • moins de passage de camions sur les quais du centre-ville,
  • une baisse des émissions de gaz à effet de serre,
  • une réduction des tensions avec les riverains lyonnais situés à proximité des quais où s’amarrent les bateaux.

Après une phase d’expérimentation, le projet prend de l’ampleur cette année :

  • En 2022, 13 bateaux avaient utilisé le service,
  • En 2023, ils seront 21 sur les 26 paquebots fluviaux circulant entre Rhône et Saône.

« Il reste encore des armateurs à convaincre », concède Léo Beilmann. Avec Servis II, il assure les relations clients liées à ce bateau. La phase opérationnelle de ce projet est gérée Blue Line Logistics, filiale du groupe Sogestran. Le tout a été mis en place par Suez.

Un bateau adapté à cette logistique urbaine

« Une grue est intégrée au bateau pour réaliser les opérations de chargement ou déchargement. Pas besoin de cet équipement à quai donc, il est de ce point de vue totalement autonome pour les opérations de manutention », rappelle Alexis Chalopard, chargé de projet au sein de Blue Line Logistics.

Le Zulu 5, long de 55 mètres, large de 8 m, est capable de transporter 450 tonnes de marchandises sur son pont. Il peut notamment charger 250 à 300 palettes. D’ailleurs, afin d’optimiser son utilisation, il transporte des marchandises à livrer à des clients situés en centre-ville. Une solution bienvenue pour venir en soutien au service de logistique urbaine mis en place l’année dernière par l’entreprise ULS à Lyon.

Pour répondre aux impératifs écologiques, il fonctionne de façon « hybride » : un moteur diesel et un moteur électrique. « Quand il se trouve à l’arrêt, il fonctionne en 100 % électrique et ne consomme donc rien lors de son travail à quai ». Un plus également dans le cadre de la mise en place de la zone à faible émission (ZFE) sur le territoire de la métropole de Lyon.

Un avitaillement muti-énergies

Un autre service existe avec une barge pour avitailler les paquebots en carburant. L’objectif est là aussi d’éviter la circulation routière sur les quais du Rhône. Selon l’entreprise Neptunia France, anciennement AS Energy, qui gère ce service, 20 % des paquebots l’utilisent actuellement.

Après appel d’offres, cette entreprise a été chargée par VNF de développer un pôle de distribution multi-énergies pour les professionnels du fluvial aussi bien tourisme que fret. Outre le GNR (gazole non routier), du GTL (gas to liquid), du GNL et des biocarburants seront proposées. Des nouveaux carburants qui pourraient réduire par cinq les émissions de CO2 et de particules fines, selon VNF. De quoi participer à un transport fluvial encore plus « vert ».

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