Le « Livre Blanc sur la recherche portuaire en France » bientôt publié

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Le rapprochement des mondes de la recherche et des ports, élément de la stratégie nationale portuaire, poursuit son chemin. La publication d’un « Livre blanc » d’ici la fin de l’année 2021 va présenter les résultats des premiers travaux tandis que d’autres actions restent à conduire. De premiers éléments ont été donnés lors d’un « webinaire » de l’UPF mi-novembre.

Le rapprochement des mondes de la recherche et des ports est un des éléments de la stratégie nationale portuaire et un travail est en cours depuis le printemps 2020 à l’initiative de la DGITM et du CNRS et avec l’Union des ports de France (UPF) qui a organisé un « webinaire » le 15 novembre 2021 sur ce thème.

« L’idée principale est de fédérer une communauté nationale chargée à la fois d’élaborer une vision de la recherche et de créer du lien, du dynamisme entre chercheurs et acteurs opérationnels, économiques, politiques, des ports. Il s’agit d’acculturer la communauté scientifique aux enjeux portuaires et, inversement, les décideurs publics et privés aux travaux scientifiques en cours et aux pratiques de la recherche. Pour la composition du groupe de travail, nous avons voulu rassembler le plus grand nombre de disciplines et de territoires possibles », a expliqué Arnaud Serry, maître de conférence à l’université du Havre et l’un des coordonnateurs de la démarche de rapprochement.

Depuis le printemps 2020, celle-ci a avancé par l’organisation d’échanges notamment sous la forme de « webinaires », par la participation aux deux dernières éditions des « Assises du Port du Futur », ce qui permet d’annoncer la prochaine publication d’un « Livre Blanc sur la recherche portuaire en France » d’ici la fin de l’année. Celui-ci a pour objet de présenter les résultats des premiers travaux, dont de premiers éléments ont été donnés lors du webinaire de l’UPF.

Etat des lieux et cartographie

Pour le contenu de ce Livre Blanc, la première étape a été de dresser un état des lieux en établissant une « cartographie de la communauté de recherche portuaire en France ».

Une analyse des productions scientifiques a permis d’identifier environ 160 chercheurs travaillant sur la thématique portuaire en France.

« Le premier constat est l’éclatement spatial et disciplinaire. Un autre est que peu de chercheurs français, seulement 30 à 35, ont l’objet portuaire au cœur de leur recherche. Mais ils sont plus nombreux à travailler de manière récurrente ou occasionnelle sur les sujets portuaires », a indiqué Arnaud Serry.

La répartition spatiale montre « un effet proximité » avec des chercheurs localisés dans des instituts ou universités situés dans des villes maritimes ou littorales (Marseille, Brest, Le Havre, Bordeaux) et un « effet capitale » avec Paris et sa banlieue.

Les cartes permettent de mieux comprendre les approches ou les disciplines : les chercheurs travaillant sur des sujets portuaires sont d’abord des géographes (en lien avec la dimension « des ports aménageurs ») mais aussi des juristes et des économistes, puis, dans une moindre mesure, dans les sciences de l’environnement et de la logistique.

De 2015 à 2021, le groupe de travail a compté plus 1100 références consacrées à des sujets portuaires dans la production scientifique française avec des articles publiés dans des revues scientifiques et des communications dans des colloques. « Cela pose la question de déterminer comment diffuser ces productions à destination des acteurs opérationnels dans les ports », selon Arnaud Serry.

Autre constat, « la relative faiblesse de la production en langue française » : la langue anglaise domine « pour des raisons de visibilité et de  reconnaissance scientifiques », à l’exception des sujets de droit et d’histoire. Il y a aussi peu de revues spécialisées qui concentrent donc les publications scientifiques. « Enfin, il faut relever le poids disciplinaire des sciences sociales », a dit Arnaud Serry.

La production scientifique concerne aussi les thèses, « élément majeur d’un parcours d’un chercheur », a enchaîné Eric Foulquier, enseignant à l’université de Brest et autre coordonnateur de la démarche. Depuis 2000, une soixante de thèses ont eu des thèmes autour des mots clés « portuaire » ou « transport maritime » ou « shipping ». Leur nombre apparaît en progression au fil des années, avec des approches disciplinaires très variées.

« Renforcer les liens avec la sphère décisionnelle », prochain travail

Le Livre Blanc contiendra aussi les résultats d’une enquête menée auprès de la communauté scientifique intéressée par la recherche portuaire pour connaître leurs problématiques et enjeux actuels ou futurs.

Les thématiques qui se sont dégagées : la mondialisation, les questions d’optimisation/de gestion, la transition énergétique, la décarbonation, les relations ville-port, les « petits ports », la médiation et les controverses, la diffusion, la structuration, l’accessibilité des données, a précisé Eric Foulquier.

La démarche lancée au printemps 2020 a aussi un résultat au sein du CNRS avec l’intégration d’un groupe de travail centré sur les questions portuaires et maritimes dans un groupe de recherche (GDR) déjà existant sur des sujets océanographiques. « D’un point de vue scientifique, avec ce GDR, on peut dire qu’on a fait un premier pas vers la structuration de la communauté très atomisée dont les recherches portent sur les sujets portuaires. On aura à travers ce groupe de travail dans ce GDR l’occasion de se retrouver, de gagner en visibilité. C’est un espace de discussion important », selon Eric Foulquier.

Pour ce coordonnateur de la démarche, « renforcer les liens avec la sphère décisionnelle, c’est-à-dire les représentants des institutions, des entreprises, est un autre objectif de la démarche de rapprochement. Comment renforcer les liens entre science et décision : là, il y a une page blanche à écrire ».

Il s’agit de déterminer les représentants côté ports (l’UPF en est un, les unions maritimes et portuaires aussi, par exemple)  les modalités, les outils, les ambitions…

Eric Foulquier a conclu : « Il y a déjà des liens qui existent au niveau local : des chercheurs de telles universités proches de tels ports ont plus de facilités. L’idée est d’aller au-delà, en instituant un dialogue au niveau national entre science et décision ».

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