La logistique urbaine fluviale, selon Cemex

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Cemex précise les contours de son projet qui lui a permis d’être l’un des lauréats de l’AMI « logistique urbaine fluviale de l’axe Seine » avec son partenaire Batail-Log et participe à l’étape suivante des appels à projets.
« L’originalité de notre approche se traduit par la mutualisation des ressources disponibles sur le terrain, notamment au niveau du foncier, du transport fluvial, du matériel portuaire ou encore du personnel », indique Florence Boutmy, directrice générale de Cemex Matériaux Nord. Ce groupe est l’un des lauréats de l’AMI « logistique urbaine fluviale de l’axe Seine » (voir article de NPI).   En France, Cemex est un acteur du béton prêt à l'emploi et des granulats avec un grand nombre d’implantations sur le territoire dont certaines sont installées le long de la Seine, notamment à Paris. Il dispose également de sa propre flotte fluviale. « La proximité de notre cœur d’activité avec la Seine nous offre l’avantage de disposer sur site d’un personnel portuaire expérimenté dans la manutention et la navigation. Leur présence sur les emprises est la garantie d’une bonne gestion intégrée des quais ainsi que de leur entretien courant », ajoute cette responsable.

Mutualisation et massification

Depuis environ deux ans, Cemex met à disposition d’autres entreprises ou opérateurs ses installations portuaires et moyens de manutention pour des opérations ponctuelles ou des expérimentations de logistique urbaine fluviale. La participation à l’AMI est une poursuite de cette évolution avec « l’objectif notamment de diversifier l'usage des quais et d'optimiser les ports utilisés par l’entreprise pour ses propres activités ». Il s’agit également de « favoriser la mixité des usages des amodiations portuaires et de revitaliser les quais à usages partagés, aujourd’hui sous-exploités ». Pour Cemex : « Le projet s'inscrit dans une véritable démarche d'économie de la fonctionnalité : mutualisation des moyens matériels (barges, pousseurs et pelles portuaires) et humains de l’entreprise (employés portuaires) pour développer la logistique urbaine dans Paris intra-muros ». Dans le cadre de l’AMI, le dossier de candidature a listé « plusieurs sites portuaires situés dans la région de Rouen et de la métropole parisienne ». Pour définir ces lieux pertinents et répondre à l’AMI, l’entreprise s’est associée avec Batail-Log, « dont le cœur de métier est la digitalisation et le pilotage de la supply chain de bout en bout ». Les deux partenaires ont pour objectif de « construire une offre commune à destination des chantiers de second œuvre ». Cela signifie qu’il s’agira par exemple d'acheminer des kits de matériel (ferraillerie, canalisation, base-vie, etc.), soit dans des conteneurs, soit sur des palettes, « ou tout autre contenant », tout étant envisagé à ce stade du projet. D’autre part, « la solution se voulant très complète, elle nécessite un fort travail d’investigation et de préparation ».

La question de la rentabilité

Selon Cemex, « la rentabilité économique passera par la mutualisation des outils et la massification des apports en marchandises. C'est-à-dire qu'il faut avoir assez de marchandises pour « remplir » une barge à destination de Paris et avoir des flux logistiques réguliers qui seront complémentaires de ceux que nous avons. Tout l'enjeux est d'optimiser notre logistique fluviale pour pouvoir proposer des prix plus attractifs que le mode routier ». « A défaut d'atteindre cet objectif dès le lancement du projet », continue Cemex, la solution peut convaincre les clients de passer au fluvial en tablant sur les atouts intrinsèques de ce mode : sécurisation des apports en marchandises (la voie d’eau étant un moyen de transport sûr et sans aléa qui ne connait pas de saturation à la différence des routes), recours à un transport plus vertueux tout au long de la chaîne logistique (chemin de fer ou fleuve puis « petits » porteur électrique ou vélo-cargo pour le dernier kilomètre), la massification. Le groupe met aussi en avant « une approche très terre à terre de la logistique urbaine » (utilisation du foncier, des moyens matériels et des flux existants), la numérisation complète du process, la gestion intégrée de tous les acteurs logistiques par Batail-Log (unique interlocuteur). Plus généralement pour Cemex, le projet s’inscrit dans sa démarche « Future in Action » qui détaille ses ambitions en matière de réduction de l’empreinte carbone de ses activités dans le contexte du défi climatique : -40 % de ses émissions de CO2 d'ici 2030 au niveau mondial, et -55 % pour ses opérations en Europe (par rapport aux niveaux d'émission de 1990). « L’optimisation logistique des marchandises grâce à la voie fluviale s’intègre dans la démarche Future in Action axée sur le climat. Un convoi fluvial de 5000 tonnes permet d’éviter près de 150 camions sur les routes et de diviser par trois les émissions de CO2 liées au transport. Répondre aux appels à projets suite à l'AMI représente une possibilité de franchir un cap dans l’évolution de nos activités tout en optimisant nos moyens matériels et humains portuaires. Si notre candidature est retenue, ce sera aussi l’occasion de renforcer nos ambitions en matière d’économie circulaire, en adéquation avec Future in Action, par la mise en place de circuits efficients pour l’approvisionnement, le réemploi et la valorisation des marchandises ».

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